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Centrafrique : Vers une probable destitution du président Touadéra.
Publié le lundi 13 mars 2017  |  Corbeau News Centrafique
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© AFP par ISSOUF SANOGO
Le président Centrafricain reçu en audience par son homologue ivoirien
Le président Ouattara a reçu ce lundi en audience son homologue centrafircain Touadéra venu s`inspirer de l`expérience ivoirienne en matière de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR).Ph : Faustin-Archange Touadéra,président de la Centrafrique.
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Si de nombreux Centrafricains ont suivi en direct le renouvellement du nouveau bureau de l’Assemblée nationale avec, à la clé, l’échec criard de la coalition pro-Touadéra, réunie au sein du Cœur uni, beaucoup ignorent, par contre, quels enjeux politiques regorgent ce Bureau, dit Bureau de l’Assemblée nationale. Lors de cette élection, aucun élu présenté par la coalition « Cœur uni » qui soutient la politique du président Faustin Archange TOUADÉRA n’est élu comme vice. Que seulement 2 sur 14 présentés ont été mis plus bas que terre dans l’organigramme du bureau.
Pourquoi forcent-ils de rentrer dans ledit Bureau ? Et quelle conséquence encourt l’un ou l’autre camp en cas d’échec? Pour les experts, c’est l’Exécutif qui perdra beaucoup dans cette bataille en cas d’échec. Le Bureau de l’Assemblée c’est un lieu invisible de pouvoir de l’Assemblée nationale et d’enterrement plausible de l’Exécutif. Décryptage.

Le Bureau de l’Assemblée nationale, une sépulture invisible de l’Exécutif

Si le président Faustin Archange TOUADÉRA et son entourage ne sont pas plan-plan dans leurs têtes depuis un certain temps et taxent de ce fait le Très Honorable Abdoul Karim MECKASSOUA de tout et de rien, cela est dû à une véritable forfaiture de la Cour Constitutionnelle de Transition sur l’interprétation de l’article 60-2 de la Constitution de 30 mars 2016 pour ne pas dire à la demande de ce dernier de la « définition » du terme « Assemblée nationale » inscrite dans ledit article. Selon ces hauts juges, le terme « Assemblée nationale » dudit article de la Constitution signifie « Bureau de l’Assemblée nationale ». Une véritable déformation selon un enseignant chercheur à l’Université de Bangui.
Cet avis a provoqué un acouphène dans l’oreille gauche du président TOUADÉRA et dans les oreilles droites de son entourage. « C’est un danger si le bureau de l’Assemblée reste entre les mains des hommes de MECKASOUA » affirme un conseiller du Chef de l’État. Pour le président Faustin Archange TOUADÉRA et son entourage qui veulent bénéficier des ristournes des conventions d’exploitation des ressources naturelles et conventions financières, il leur faut absolument faire rentrer 10 sur 14 des leurs dans cette Assemblée nationale si l’on se conforme à la définition innovante des juges. C’est ce qui a motivé le président TOUADÉRA à revoir la composition de sa famille politique à travers certains élus au sein de « Cœur uni »

D’après cette même Constitution, pour que le Chef de l’État dissolve cette Assemblée nationale prise dans son sens originel et non interprété, c’est ce Bureau qu’il doit consulter pour avis favorable. Et ce sont les vice-présidents qui assureront l’intérim du président de la République si d’aventure le président de l’Assemblée nationale est dans l’incapacité, lui aussi, d’assurer l’intérim du président de la République en cas de vacances de pouvoir.

Pour l’honorable du 3e arrondissement de Bangui et président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim MECKASSOUA qui livre depuis son accession au perchoir une bataille juridique et de majorité parlementaire sans cesse avec le président TOUADÉRA, c’est dans son palais jaune-rouge que trouve la sépulture de l’Exécutif et c’est une occasion à jamais de souffleter son ami président et raboter les orteils de ses multiples conseillers qui lui prodiguent de mauvais conseils. « On va vous raboter les orteils. Vous n’aurez plus les doigts pour écrire, mais la bouche pour parler ici » chuchotait un élu de « Chemin de l’Espérance ».proche de MECKASSOUA.

Pour l’entourage du Très Honorable Abdoul Karim MECKASSOUA, ce dernier n’est pas prêt à assurer l’intérim du Chef de l’État en cas de sa destitution et c’est eux qui assureront constitutionnellement parlant ce poste. « Le PAN a des ambitions plus justes et plus loin que de se faire de la figuration pour 4 ou 6 mois à la tête de l’État en cas de vacances de pouvoir », nous a confié un de ses proches dans un restaurant de la place.

Pour eux, l’équation mathématique due au délai est résolue, il ne reste qu’à formuler un simple calcul politique au PAN pour sa compréhension : « Cédé l’intérim du Chef de l’État en cas de vacances de pouvoir au premier vice et celui-ci lui donnera le pouvoir des urnes 6 mois plus tard à leur patron ».
Voilà pourquoi les deux camps se battent et le camp vainqueur mise déjà sur les probables vacances de pouvoir à la tête de l’Exécutif ?

Vers une probable destitution du président Faustin Archange TOUADÉRA

Depuis plusieurs mois à l’Assemblée nationale, un groupe d’une dizaine des députés proches du président Faustin Archange TOUADÉRA a ouvertement demandé le départ sans délai du président de l’Assemblée nationale l’honorable Abdoul Karim MECKASSOUA de son poste actuel du perchoir. La raison qu’ils évoquaient, le micmac et la volte-face de ce dernier dans le mouvement des groupes armés en province qu’ils qualifient de la haute trahison vis-à-vis du président Touadéra. Afin de concrétiser leur projet macabre, ils se sont constitués en groupe parlementaire dénommé « Cœur uni » et rachetaient à moitié prix de celui de PAN certains élus. L’objectif de départ, rafler tous les postes stratégiques du bureau de l’Assemblée nationale afin de contrôler les actions de son président comme au temps du Kwa na Kwa (KNK) et parapher des conventions sur les ressources natures que le président Touadéra les présentera en vertu de la Constitution. Le président de cette nouvelle coalition des députés pro TOUADÉRA, le fulgurant et fêtard, l’honorable Steve KOBA, avait déclaré il y’a quelques jours dans un point de presse qu’il a déjà rassemblé une majorité suffisante des 105 députés de l’Assemblée nationale actuelle dans son groupe afin de faire bouger les choses, car l’enjeu est grave pour le président Touadéra .

D’après les impositions constitutionnelles, le président dispose de 12 mois à compter de la date de son investiture, à mettre en place toutes les Institutions prévues par la Constitution du 30 mars 2016 à savoir la Cour Constitutionnelle, la Haute Cour de Justice, le Conseil économique et social, le Haut Conseil de la Communication, de la Haute Autorité de la bonne Gouvernance et du Conseil de la Médiation. Et 24 mois pour la mise en place du Sénat qui doit passer par l’organisation des élections municipales et régionales. En cas de non-respect de ce délai, l’Assemblée nationale en l’occurrence « le bureau » d’après l’avis des juges de la Cour Constitutionnelle de Transition, doit saisir la Cour de cassation pour crime de haute trahison. C’est ce que le très honorable entend faire avec son bureau d’ici le 3 avril 2017 d’après nos informations.

D’après nos informations, à 18 jours de la fin du délai constitutionnellement imparti, aucune de ces Institutions n’est opérationnelle. D’autres Institutions comme La Haute Autorité de la bonne Gouvernance et le Haut Conseil économique et social n’ont pas avancé dans le choix de leurs membres.

Selon un expert électoral contacté par CNC, « A l’état actuel des choses, il est techniquement et politiquement impossible d’organiser les élections municipales et régionales prévues par la Constitution dans le délai imposé et ce, même avant 30 mois ». Et de conclure « Quoi qu’ils disent ou qu’ils fassent, il est plausible que les politiques se retrouvent à nouveau pour signer un énième Accord politique qui mettra en état cette disposition de la loi fondamentale »

Contacté par CNC, un leader politique proche de l’opposition démocratique affirme que le la nonchalance et l’inaction du gouvernement touadéra sont sur le point » de décomposer vraisemblablement, en multiple morceau, les pouvoirs de TOUADÉRA obtenus des urnes » D’après cet leader politique, TOUADÉRA sera dos au mur fin décembre et n’aura donc plus, la Constitution seule, à appliquer.

Ce retard, selon certains experts, est dû à la nonchalance, à l’incompétence du président Faustin Archange TOUADÉRA et de son Premier ministre et surtout à l’inaction de son gouvernement dans la totalité. En plus, avancent ces experts, il passe le plus claire de ses temps à voyager et à passer des week-ends dans sa ferme à Damara que de se mettre réellement à travailler sur les gros dossiers tels que ceux de l’insécurité et de l’instauration de l’autorité de l’État. Ce qui aura pour conséquence, le déclenchement de la procédure de sa destitution pour crime de haute trahison devant la Cour de cassation, qui a, par hasard, renouvelé les membres avec les siens.

D’après nos informations d’une source digne de foi ayant requis l’anonymat, le Très Honorable Abdoul Karim MECKASSOUA qui entend prendre sa revanche sur le président TOUADÉRA, a chargé son conseiller juridique de recueillir les avis de certains constitutionnalistes français et l’ancien Bureau reconduit à exploiter toutes occasions mises à leur disposition par la Constitution. Il s’est engagé, lui-même, à s’atteler à la recherche des moyens financiers pour la cause.

La fin du premier trimestre étant arrivée, le CNC vous en avait alerté, le vrai et véritable bras de fer au sommet de l’État va commencer.

Élu au second tour de la présidentielle de 2015-2016 grâce aux soutiens de plusieurs partis politiques, le président Touadéra non seulement tourne au rond, mais tourne aussi son dos, une fois au pouvoir, aux leaders de ces partis qui l’ont soutenu. D’autres par contre qui ont la chance d’être récompensés reçoivent régulièrement depuis quelques mois la foudre de leur ancien ami TOUADÉRA. Tel est le cas du président de l’Assemblée nationale Abdoul Karim MECKASSOUA et de Jean-Serge Bokassa qui découvrent, au grand jour, à quel degré de méfiance leur ancien ami et allié Touadéra se positionne. Dossier à suivre…

Gisèle Moloma
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