Bangui — Une mission tripartite, composée de la Banque Mondiale, du HCR et de l’ONU a évalué la situation des réfugiés Centrafricains vivant au Tchad, afin de définir les prochaines interventions en faveur de ces réfugiés et les populations d’accueil. Projection faite dans un communiqué de la Banque Mondiale publié ce 20 mars 2017.
Les réfugiés établis au Tchad, dont des centrafricains sont confrontés à des difficultés, tout comme leur population d’accueil. Face à cette présence et la précarité qui impactent sur le développement des régions d’accueil, la Banque Mondiale, le HCR et l’ONU ont parcouru le pays pour apporter une réponse, dans un contexte de légère hausse des réfugiés qui s’explique par la tension sécuritaire dans la partie nord-ouest de la RCA.
Adama Coulibaly, représentant résident de la Banque Mondiale au Tchad a expliqué que « l’objectif de ce déplacement sur le terrain est de poursuivre le dialogue stratégique sur les déplacements forcés au Tchad avec le gouvernement et les principaux partenaires, dans le cadre de la reconstitution du fonds de l’Association internationale de développement (IDA 18) qui prévoit de dédier une enveloppe importante d’aide aux réfugiés et à leurs communautés d’accueil » peut-on lire dans ce communiqué.
Par ce projet d’assistance, la Banque ne compte pas les mêmes actions du HCR. Xavier Devictor, responsable du programme mondial sur le déplacement forcé a expliqué qu’ils sont déterminés à soutenir les efforts du Tchad, « non pas pour dupliquer ce que fait déjà le HCR sur le terrain, mais pour aller au-delà de la seule prise en charge des réfugiés, en englobant une approche plus générale qui établissent une stratégie de développement pour l’ensemble de la population de la région », lit-on dans le communiqué y relative.
Les premières conclusions de la mission ont montré que les communautés d’accueil subissent les conséquences de la pression démographique exercée par la présence des réfugiés, notamment sur l’environnement naturel. Les communautés d’accueil reçoivent peu d’aide en retour, et « paradoxalement, elles ont parfois un plus faible accès aux infrastructures et services de base, que les réfugiés et les déplacés », a rapporté Xavier Devictor.
Sur ce projet prometteur, le Préfet de Bagassola, Sougnabe Dimougna a déclaré à la mission que « l’aide va favoriser une insertion plus active des déplacés forcés et réduire la pression que cette situation exerce sur la communauté. Nous partageons tout avec eux, hôpitaux, écoles, repas, champs sans y avoir été préparés. Par conséquent, la population d’accueil mérite aussi l’attention de nos partenaires au développement ».
Avec 369 000 réfugiés en 2016, le Tchad est le troisième pays d’accueil en Afrique subsaharienne, selon la Banque Mondiale. Ce pays compte 73.183 réfugiés Centrafricains en juillet 2016 selon l’UNHCR.