Le personnel national de MSF Hollande entend protester contre la discrimination, l’inobservation du règlement intérieur de MSF et pour l’harmonisation de salaire par leur employeur. C’est la substance d’un préavis de grève déposé ce 23 mars sur le bureau du responsable de cette structure à Bangui.
Ce mouvement de grève est envisagé alors que le tableau de la crise en Centrafrique reste sombre et que l’action humanitaire reste un socle pour le développement du pays. Ce préavis concerne les cadres, les agents de maitrise et les employés.
Ces agents nationaux devraient être payés par chèque, mais l’équipe a refusé. Selon un personnel, « l’inspection de travail a bien dit qu’on doit être payé par virement bancaire sur le compte du choix de l’intéressé, par chèque ou en espèce sur le lieu de travail. Mais l’administration s’impose pour payer seulement en chèque. Nous voulons bien mais il y’a trop des tracasseries à la Banque. Choses qu’elle refuse de comprendre», a-t-il expliqué.
Selon le personnel, ce préavis de grève est l’échec des discussions entre MSF Hollande et l’Inspection de travail Bangui-Centre « les délégués du personnel ont réagi suite à une réunion tenue le 01 Mars 2017, organisée par les responsables des Ressources Humaines de MSF-Hollande en présence de son avocat, le Directeur des Etudes de l’Inspection de travail de Bangui et les délégués du personnel », peut-on lire dans le document de préavis de grève.
Le personnel de MSF a une liste des griefs contre l’administration, « nous sommes 66 et nous déposons ce délai parce qu’il y a inobservation du règlement intérieur de MSF-Hollande qui stipule dans son article 44 alinéa 3 : le salaire sera payé au plus tard le dernier jour ouvrable du mois, le manque de flexibilité du côté de l’employeur, la discrimination dans l’harmonisation de salaire du personnel par l’employeur », a témoigné un des délégués du personnel sous couvert de l’anonymat.
Dans une déclaration, MSF-Hollande relève qu’une négociation avec les représentants de ce personnel à propos des différents points de revendications est en cours. Pour cela, « MSF se réserve de toute déclaration ouverte par voie de presse pendant cette période de la négociation interne ». L’organisation souligne qu’elle respecte « scrupuleusement la loi du pays et qu’elle paye son personnel conformément à la loi de travail en République Centrafricaine ».
L’ONG MSF-Hollande apporte une assistance sanitaire aux personnes vulnérables depuis plusieurs années en Centrafrique. La grève, qui sera effective lundi 27 mars si les négociations n’aboutissent pas, peut avoir des conséquences sur les bénéficiaires.