Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Centrafrique    Publicité
aBangui.com NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article
Politique

Analyse/Aimez-vous les bananes?
Publié le mercredi 6 aout 2014  |  LNC
Les
© Autre presse par DR
Les civils en déplacement suite à la crise en Centrafrique
Comment




Lancée le 12 décembre 2012 exactement, l’assaut de la coalition de mouvements rebelles rassemblés sous le vocable de Séléka (Serment) contre le pouvoir chancelant du géant de papier François Bozizé, contraindra ce dernier à aller à Libreville avec ses nouveaux ennemis pour négocier sur les partages du pouvoir sous le patronage de la CEEAC.

François Bozizé après avoir menacé de ne pas y aller, traînera les pieds pour s’y rendre à reculons.
Dès le mardi 9 janvier, il donnera le ton :
« Je n’ai pas à négocier (mon départ), est-ce que la rébellion représente le peuple centrafricain ? Je n’ai pas à négocier une fonction de chef d’Etat [..] Pourquoi déchiqueter la Constitution ? Détruire les institutions de la République, c’est grave dans un monde où nous défendons la démocratie. Seuls les hors-la-loi, les mercenaires-terroristes peuvent demander cela.»

A l’ubuesque nul n’est tenu, François Bozizé sans doute frappé d’une grave amnésie, semblait avoir oublié que ses propres paroles pouvaient également lui être retournés. Lui le putschiste compulsif qui a à son palmarès près de 10 tentatives de coups d’état jusqu’à celle réussie de 2003.

Dès lors, le sommet de Libreville avait du plomb dans l’aile.
La mauvaise foi de Bozizé était à peine déguisée.
Attitude qui 3 mois plus tard causera sa perte. Balayé par les Séléka.

Néanmoins, sorti de ces parties de croc-en-jambe, subsistent les conséquences politiques et nécessairement sociales.

En voulant neutraliser politiquement François Bozizé à Libreville, les Séléka se faisaient couper une testicule.
Les troupes s’en rendirent très vite compte et dénoncèrent l’Accord qui pour eux n’étaient ni à faire, ni à signer.
Ce qui entraînera irrémédiablement la rupture de la chaîne de commandement entre les politiciens de la Séléka et leur fond de commerce, leurs mercenaires à la Kalachnikov.
Conséquence extrêmement dommageable de tout cela, une année de crimes sans fin et en toute impunité s’ensuivra.
Le reste jusqu’à maintenant n’en sera que la suite, comme dans un jeu de dominos.

Pleinement aux affaires après le coup de mars, les Séléka se feront complètement émasculer à N’Djamena, lors d’un jeu de dupes voyant un putschiste, Idriss Deby l’hôte du Palais rose à N’Djamena, déclarer qu’il ne reconnaissait pas un autre putschiste, pourtant arrivé au pouvoir en usant des mêmes voies prédatrices et violentes que lui-même.
Nous ne sommes plus à un paradoxe près.

Derrière tout cela, la Centrafrique entrait dans la voie de la perte de son peu d’auto-détermination, et le renforcement du scénario d’une république bananière.

LE DROIT EN RCA ? C’EST A LA VA COMME JE TE POUSSE

Existe-t’il une cohérence juridique dans les textes des Accords de Libreville ?
Nous nous en étions émus dès janvier 2013. “C’est anxiogène”, “chiffon rouge agité pour toutes les rébellions possibles, et à coup sûr, contributeurs de la descente aux enfers de la Centrafrique.”

Si habituellement le Droit a coutme de suivre et de s’adapter aux réalités, en l’espèce, il courait plutôt derrière.

Exit François Bozizé, “Libreville” était vidé de sa substance.
Alors pour faire comme, on parlera de respect de “L’esprit de Libreville”, en s’embarquant dans un Bis, “La Déclaration de N’Djamena”, sorte de mis à jour des logiciels afin d’intégrer le phénomène Séléka.

Ainsi, un coup d’état institutionnel se fit par la CEEAC, par l’instauration d’une duperie institutionnelle.
Tout semble avoir les apparences d’une démocratie.
Un Chef de l’Etat qui prête serment tout à fait “légalement”.
Une assemblée nationale qui se met en place tout à fait “légalement”, et même à qui l’on donne ce droit pourtant, ne pouvant relever que du choix du peuple, de tripatouiller la Constitution.
Sauf que….Personne n’est passé par les urnes pour ce faire.

Le peuple centrafricain n’est plus qu’une virtualité sans consistance, une sorte de caution verbale pour s’auto-approuver.
Consulté sur rien, nié au point de ne même pas être “visité” par ses nouveaux dirigeants successifs. Djotodia avant et Samba-Panza aujourd’hui, prennent bien soin de ne pas aller se risquer en province.
Validation, s’il eut été encore nécessaire de le prouver, que l’on foule complètement au pied, les DROITS LEGITIMES de ce peuple dont on dit se référer pour se donner une fausse légitimité démocratique, mais que l’on ignore complètement.
Un cynisme se confinant à la lâcheté.

LA “BANANISATION”

La Présidente joue le jeu comme une petite fille faisant semblant d’être une adulte, parle, vocifère, fait du bruit, menace, mais on se demande bien pour qui ?
Elle est sans pouvoir et personne ne l’écoute.
Et sur quelle crédibilité ? Elle ne fait que de compiler les contradictions.

En vérité, l’un des rares qui dans ce “jeu pour de faux” possède un semblant d’épaisseur c’est Alexandre-Ferdinand N’Guendet, le Président du Conseil National de Transition (CNT), cette assemblée fourre-tout, où les chèvres côtoient les poules, les chanteurs les curés….une vraie cour des miracles pour faire plaisir à toutes les velléités groupusculaires d’exposition.
L’air de rien, N’Guendet a su remettre de l’ordre dans le bâtiment de l’Assemblée Nationale. Les toilettes, ne sont plus bouchées, les allées sont propres – anecdotes, mais cela compte dans ce Bangui devenu poubelle, et où tous les bâtiments ou presque tombent en ruine – les séances sont sérieuses. Il consulte, il écoute…Lui pourtant l’homme pressé qui rêverait tant de…

La faillite des politiques
Thème éculé et pourtant plus que jamais d’actualité.
L’Union Africaine comme l’ONU ne prirent pas des gants pour quasiment qualifier la gent politique centrafricaine d’incapable “ne pensant qu’aux élections” et ne “faisant rien pour le peuple”.

Inaudible en ces moments les plus sombres de l’histoire du pays, la classe politique se révèle être ce qu’elle a toujours été, un ramassis d’ectoplasmes, plus soucieux d’intérêts personnels et égoïstes que de faire démonstration de propositions de sortie de crise.
Elle subit les événements, et ne s’adonne qu’à son jeu préféré. S’étriper sur des détails en perdant toujours de vue l’essentiel.

Gérontocratie, Médiocratie et Oligarchie, les trois mamelles d’une classe politique centrafricaine ne se renouvelant pas, se répétant elle-même en reculant.

Tourne en rond, et clame des discours aussi creux que leurs programmes.
C’est le règne de l’informel politique. Tout le monde veut gagner, mais on ne sait même pas pourquoi faire.

A Brazzaville que fut-il débattu sur le fond à part le bal des assassins ? Rien du tout.

Fait sacralisé encore par l’Accord mort-né de Cessation des hostilités à Brazzaville.

Car quel imbécile pouvait croire à la survie d’un bout de papier vide de contenu ?

L’Accord n’était qu’une sorte de supplique pour des agités n’ayant eu en réalité aucune volonté d’en tenir compte.

Les meurtres et les rivalités continuent…Comme avant !

En vérité, ce qui est une guerre civile en RCA est assez révélatrice de l’inconscience et de la puérilité de ses hommes politiques.
Incapables d’offrir des projets de société à long terme, incapables d’ambition nationale, et davantage préoccupés par eux-mêmes que des peuples dont ils prétendent défendre les intérêts.
Incapables de courage, ne fut-ce que pour se lever et dénoncer NOMMEMENT les barbares, en citant leurs noms, en exigeant justice, condamnations.
Rien de tout cela.
On fait le mort, on rase les murs, on craint pour sa survie. A la première alerte on déguerpit en Europe. Manière de prouver son patriotisme à ce peuple que l’on espère diriger, mais que l’on abandonne à son sinistre sort au premier coup de fusil.
Ce peuple qui lui ne peut pas fuir en Europe, là bas chez soi, chez des amis, chez des parents installés.
Ce peuple qui chaque jour est massacré, qui a faim, qui a besoin de soins, d’éducation, d’espoir…Ce peuple qui meurt dans l’indifférence de ceux se prétendant le représenter.

On peut y ajouter un bonapartisme rampant : une tête, un chef, une opinion, dans un ‘centralisme démocratique’ de pacotille.
Le débat contradictoire dans la classe politique centrafricaine sent toujours le soufre, et tourne vite au pugilat entre Egos. Les contradicteurs ont toujours la vie courte.

Il y a-t’il une sortie du tunnel à ce théâtre d’exclusion des principes élémentaires des Droits Humains ?

Il faut avoir l’espoir chevillé au corps, ou faire un grand bond dans la foi.
Du NEANT, il ne peut que sortir quelque chose de positif, nonobstant les apparences.
Commentaires


Comment