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La Centrafrique doit rester à "l’agenda de la communauté internationale" (Touadéra)
Publié le vendredi 31 mars 2017  |  AFP
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© AFP par ISSOUF SANOGO
Le président Centrafricain reçu en audience par son homologue ivoirien
Le président Ouattara a reçu ce lundi en audience son homologue centrafircain Touadéra venu s`inspirer de l`expérience ivoirienne en matière de Désarmement, Démobilisation et Réinsertion (DDR).Ph : Faustin-Archange Touadéra,président de la Centrafrique.
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Le président Faustin-Archange Touadéra redoute que la Centrafrique ne disparaisse des préoccupations de la communauté internationale, confie-t-il à l'occasion du premier anniversaire jeudi de son arrivée à la tête d'un pays ravagé par la pauvreté et les groupes armés.

"Il est important que l'on continue de maintenir la République centrafricaine dans l'agenda de la communauté internationale, surtout sur les questions humanitaires", déclare le président Touadéra lors d'un entretien avec deux médias dont l'AFP mercredi soir au palais présidentiel à Bangui, sous la surveillance de Casques bleus rwandais.

"La République centrafricaine est orpheline de l'aide humanitaire", estime ce professeur de mathématiques, qui tente de gérer un pays de 4,5 millions d'habitants dont près de la moitié dépend de l'aide internationale, et qui compte 900.000 déplacés internes ou réfugiés, d'après le Bureau pour la coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).

Comme Ocha, le président s'alarme du sous-financement des programmes d'aide, alors que les besoins augmentent: "Nous avons des préoccupations dans des villes comme Kaga Bandoro, Bambari, Bocaranga, où il y a encore des déplacés en raison du conflit et du grand banditisme qui sévissent dans ces zones", explique-t-il.

Alors que le calme est revenu dans Bangui, ces villes de l'intérieur du pays subissent la rivalité entre factions rivales de l'ex-rébellion Séléka (UPC, FPRC...) ou des anti-Balakas, au détriment des civils. Des dizaines de personnes auraient ainsi été tuées par l'UPC dans trois villages près de Bambari (centre-est) la semaine dernière.

M. Touadéra demande "des facilités de décaissements pour permettre de bénéficier des soutiens qui ont été annoncés à Bruxelles". Le chef de l'Etat faisait référence à une conférence internationale des donateurs en Belgique en novembre 2016, qui a promis 2,2 milliards de dollars sur trois ans pour relever un pays classé 188e et bon dernier à l'indice du développement humain (IDH).

"Certains partenaires comme la Banque mondiale, l'Agence française de développement (AFD) et la Banque africaine de développement (BAD) ont commencé à financer des programmes prioritaires", souligne le président, qui évoque la future construction de routes dans l'intérieur et la formation de 500 policiers et gendarmes avec l'aide de la Banque mondiale et des Nations unies.

- 'Relation séculaire avec la France' -

M. Touadéra pense avoir été "entendu" pendant sa récente tournée au siège des Nations unies et à Paris. "Nous avons été reçus par le président Hollande qui nous a promis que la France sera toujours à notre côté", indique le chef de l'Etat, qui ne craint pas de changement de politique après la présidentielle française en mai.

"Nous avons une relation séculaire avec la France. Au vu de nos rapports avec la France, je crois que ce qui a été dit pourra être suivi par le prochain locataire de l'Elysée", relève-t-il.

M. Hollande a lancé l'opération militaire Sangaris en décembre 2013 pour mettre fin aux massacres des populations, otages des affrontements armés entre groupes de l'ex-rébellion Séléka à dominante musulmane et milices anti-Balaka majoritairement chrétiennes. Cette opération s'est terminée en octobre 2016.

Chef d'un Etat sans armée opérationnelle, M. Touadéra a répété qu'il regrettait la fin de Sangaris, qui a laissé seule sur le terrain la Mission des Nations unies pour la Centrafrique (Minusca, environ 12.500 hommes). "Il y a le contingent portugais qui est là (des commandos arrivés il y a quinze jours). Nous allons avoir un contingent français spécialiste des drones. Tout cela va permettre de renforcer la capacité opérationnelle de la Minusca", note-t-il.

Sous le coup d'un embargo sur les armes, et réduites à néant, les Forces armées centrafricaines (FACA) sont quant à elles actuellement formées par une mission de l'Union européenne (EUTM-RCA).

"Le rythme de la formation est assez lent. Nous avons des formateurs qualifiés et compétents, malheureusement ils sont en nombre insuffisant. Ce que nous demandons, c'est que l'on puisse augmenter le nombre d'instructeurs", soupire le président.

"La sécurité, la paix et la réconciliation sont la priorité des priorités. Nous avons invité tous les groupes armés pour discuter et leur présenter notre vision du programme de désarmement. Il y a des avancées sur cette question. Aujourd'hui, tous les groupes armés ont envoyé leurs représentants dans ce processus", veut croire le président alors que débute sa deuxième année de mandat.
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