Le Coordonnateur humanitaire par intérim en République centrafricaine (RCA), Michel Yao, a mis en garde jeudi les auteurs du regain de violence dans les préfectures de la Ouaka, de la Haute Kotto et du Mbomou contre les multiples conséquences de leurs actes, selon un communiqué publié jeudi par l'ONU.
Depuis le début du mois de mars 2017, la communauté humanitaire a recensé de nouvelles vagues de déplacements avec leurs corollaires de besoins urgents. Cette nouvelle détérioration intervient à un moment où les conséquences des violences qui ont émaillées la RCA entre septembre 2016 et février 2017 se font encore lourdement ressentir. Dans cette courte période, plus de 100.000 nouveaux déplacés ont été recensés, a précisé le Bureau des Nations Unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA) .
"La communauté humanitaire répond encore aux besoins urgents et critiques qui ont été provoqués par les crises de septembre et novembre 2016 à Kaga Bandoro et Bria notamment. Une architecture de réponse a pu être mise en place alors qu'aucun financement n'était prévu à cet effet", a dit M. Yao. "Dans ce contexte, les nouvelles violences et exactions contre les civils nous inquiètent au plus haut point car elles mettent en péril des acquis obtenus au prix fort pour venir en aide à ceux dont la vulnérabilité a été autant exacerbée. Cette situation critique intervient alors que les moyens de protection atteignent leur limite".
Le Coordonnateur humanitaire a exprimé sa grande préoccupation concernant la protection des civils. Il a invité toutes les parties au conflit à mettre la protection des populations civiles vulnérables au-dessus de toute autre considération et à privilégier le dialogue politique en vue de réduire la souffrance des populations affectées par le regain de violence.
M. Yao a exhorté également les parties au conflit de ne pas enfreindre la liberté de mouvements des acteurs humanitaires afin que ces derniers puissent secourir ceux qui sont dans le besoin.
"Cette situation fait courir à la Centrafrique le risque de devenir une crise chronique ignorée et négligée du reste du monde à un moment où la communauté humanitaire et le gouvernement ont décidé de mutualiser les efforts pour mobiliser les fonds qui permettront de continuer à sauver des vies", a-t-il encore dit.