Bangui - Le Président de la Délégation Spéciale de la ville de Boda (198 km au sud-ouest de Bangui), Boniface Katta, a reconnu, mardi 28 mars 2017 à Boda, que la cohésion sociale est en marche dans cette ville naguère scindée en deux.
Cet entretien réalisé la veille de la journée commémorative de la disparition du Président-fondateur de la RCA, Barthélémy Boganda, est de s’enquérir de la situation socio-politique dans cette partie de la République Centrafricaine.
Boniface Katta a expliqué que Boda est l’une des villes de la République Centrafricaine les plus touchées par cette crise, heureusement que les gens se sont ressaisis pour donner une chance à leurs enfants de grandir dans la paix.
Selon lui, cette cohésion sociale est devenue une réalité grâce au travail de sensibilisation auprès des communautés chrétienne et musulmane, ce qui a permis de désarmer les cœurs et les esprits.
Ibrahim Hamidou, un vendeur de friperie, a confirmé le vivre ensemble qui existe entre les deux communautés et a estimé que tout devrait aller pour le mieux s’il n’y avait pas de difficultés financières.
Au niveau de l’éducation des enfants, il a indiqué que l’école fonctionne normalement en dépit du manque d’enseignants qualifiés.
Il a relevé que s’il n’y a pas une bonne éducation, les jeunes sont le plus souvent exposés à des campagnes de manipulation et de récupération des groupes armés.
Sur le plan sanitaire, M. Boniface Katta a déploré l’absence de médecin et de personnel soignant qualifié dans les formations sanitaires de Boda.
Il a demandé au gouvernement de leur envoyer des enseignants qualifiés et des médecins en vue de garantir une bonne éducation à leurs enfants et un soin de qualité à la population.
Le maire de Boda a supplié le Responsable de l’ONG Alima de maintenir son assistance sanitaire à la population jusqu’à ce que le gouvernement leur envoie des médecins et des sages-femmes.
Il a fait savoir qu’en raison de la cohésion sociale dans la ville, l’ONG Alima compte réserver son traitement aux enfants de Zéro à Cinq ans et aux cas d’urgence, ce qui serait préjudiciable à l’ensemble de la population.
Il convient de noter que le bureau du Comité Local de paix de Boda est composé de chrétiens et musulmans.
Etienne VIKOMA/ACAP