Bangui — Plusieurs tombes sont profanées au cimetière Ndress situé entre les 4e et 7e arrondissements de Bangui. Cette pratique qui constitue une menace pour la santé publique, semble échapper au contrôle de la municipalité de Bangui.
La profanation des sépulcres intervient au moment où dans le sud-est du pays, les informations relatives au trafic des ossements humains, sont de plus en persistantes.
Au cimetière Ndress à Bangui, un groupe de jeunes déterrent les restes humains et revendent les fausses à d’autres familles. Plusieurs tombes sont détruites, selon un constat du RJDH. Agnès, visiblement émue devant cette pratique, regrette ce comportement, « c’est une triste réalité de voir la dernière demeure de son parent, profanée de la sorte. Ce qui est déconcertant, c’est que les parents ne savent pas ce qu’ils font avec les restes qu’ils déterrent » , a-t-elle affirmé.
Un des jeunes interrogés par le RJDH, accuse la mairie, « la municipalité doit déployer des gardes pour veiller sur les tombeaux. Mais cela n’est pas fait alors, nous sommes obligés de faire ce que nous faisons pour vivre », défend t-il.
Ferdinand Songuelema, Directeur des affaires juridiques à la mairie de Bangui, promet des mesures fortes pour mettre fin à cette pratique, « les inhumations ont été interdites sur le cimetière de Ndrèss mais c’est bien dommage que certains continuent de se rendre toujours à Ndrèss. Alors nous comptons mener des actions conjointes avec le ministère de l’Intérieur afin de freiner cette pratique. Je promets des mesures contre la profanation que nous condamnons avec dernière énergie », annonce ce cadre.
La santé publique, d’après un médecin au ministère de la Santé, est menacée, « ce qui est grave, c’est que nous ne savons pas comment les restes humains déterrés sont utilisés. En réalité, c’est un canal de contamination qui est dangereuse pour la santé de la population », explique t-il.
Deux arrêtés municipaux de 2005 et 2015, avaient interdit l’enterrement au cimetière Ndress pour saturation. Mais depuis, pour avoir de la place, il faut acheter les fausses où des corps ont été retirés par ces jeunes. Il s’agit d’un véritable business pour cette frange de la jeunesse.