Bangui – Le Président Faustin Archange Touadera est depuis lundi 3 avril en visite de travail en Afrique du Sud pour renforcer la coopération bilatérale entre Bangui et Pretoria. Le Chef de l’Etat Centrafricain a exhorté les sud-africains d’appuyer le relèvement de son pays sous diverses formes.
C’est dans une Afrique du Sud confrontée à une fronde anti-Zuma qu’est arrivé lundi 03 avril, le Président Touadera accompagné de Léopold Mboli Fatrane, Ministre des Mines et de l’énergie, de Stanislas Moussa Kémbé, Ministre Conseiller diplomatique à la Présidence et de Maxime Kazagui, Consul d’Afrique du Sud en RCA.
Avant de rencontrer son homologue sud-africain Jacob Zuma, Faustin Archange Touadera a échangé mardi avec les ministres sud-africains de la Sécurité et des mines, a rapporté la Présidence centrafricaine. Le Chef d’Etat a d’abord rappelé à ses hôtes les efforts réalisés depuis le retour à l’ordre constitutionnel avant de préciser la raison de sa visite qui est celle « de solliciter le renforcement de la coopération bilatérale avec l’Afrique du Sud ».
Aussi, la République Centrafricaine voudra profiter des atouts sud-africains « notamment son implication pour la réussite du DDRR et la restructuration des Forces Armées Centrafricaines », a souligné la Présidence Centrafricaine.
Pareillement, d’autres secteurs de développement ont été au centre de la rencontre, notamment l’Agriculture et les mines, « deux domaines dans lesquels l’Afrique du Sud excelle. Ainsi, vu les potentialités agricoles et minières de la RCA, nous comptons sur l’aide et l’expérience de l’Afrique du Sud pour les développer », a souhaité Touadera. Aussi, il a invité le secteur privé sud-africain « à se rendre le plus vite possible en RCA pour faire les affaires ».
Face à ces préoccupations, l’Afrique du Sud est disposée à accompagner le Centrafrique, a déclaré M. David Malhobo, ministre de la Sécurité d’État. « L’Afrique du Sud est prête à mettre son expertise dans le domaine de la formation, de l’énergie, des infrastructures, les télécommunications pour aider la RCA à se relever», lit-on dans le communiqué. Concernant le secteur minier, M. David Malhobo a rappelé que les ministres de tutelle des deux pays avaient « déjà commencé à travailler ensemble » et informé que « le premier ambassadeur sud-africain en Centrafrique s’installera à Bangui au mois de juin ».
Au plan sécuritaire, Touadera s’est aussi entretenu avec Mme Nosiviwe Mapisa-Nqakula, Ministre de la Défense sud-africaine, mais rien n’est assorti de cette rencontre. Profitant de sa visite, Faustin Archange Touadera a échangé avec la diaspora centrafricaine établie au pays Arc-en-ciel.
Contacté par le RJDH sur l’aide financière à la RCA, le juriste centrafricain, Yves Schamird Baliakado a souligné que « le Président Touadera a compris l’enjeu de la dépendance financière très contreproductive et tente d’en sortir par ce voyage d’affaire en ce moment en Afrique du Sud ».
Sur les réseaux sociaux, ce renforcement de la coopération est saluée par les centrafricains. Ken Lincol Bissaholo, un étudiant à Accra, a félicité l’initiative et souhaité que Touadera coopère aussi avec « le Nigeria, l’Egypte, l’Algérie, le Maroc, le Kenya et l’Ethiopie ». Par ailleurs, d’autres pensent que c’est encore un voyage de trop et le Conseiller du Président de l’Assemblée Nationale, Alain Lamessi a noté « l’absence remarquée du Ministre des Affaires Etrangères à cette rencontre d’Etat ».
Depuis 2008, Bangui et Pretoria ont noué une alliance stratégique matérialisée par des accords de défense et économique, mais refroidis après la chute de François Bozizé en 2013 avec la mort d’environ 13 soldats sud-africains à l’entrée de la coalition Séléka de Michel Djotodia.