La situation sécuritaire en Centrafrique toujours très compliquée. Il y a cinq jours, une attaque a visé la ville de Ngaoundaye, à la frontière avec le Cameroun et le Tchad. Selon des sources militaires à Bangui, les hommes armés seraient deux factions ex-Séléka.
Une attaque qui intervient un an après l’arrivée de Faustin Touadéra au pouvoir, après un gouvernement de transition, qui n’a pas réussi à faire baisser l’insécurité dans le pays, même si la capitale, Bangui, a été pacifiée.
La Centrafrique souffre toujours du conflit commencé en 2013, après le renversement de l’ex-Président François Bozizé par la rébellion musulmane Séléka. Des groupes anti-Balakas majoritairement chrétiens avaient alors lancé une contre-offensive.
Le Père Bernard Kinvi, religieux camillien d’origine togolaise, dirige l’hôpital de la mission catholique de Bossemptelé. C’est dans cette ville, située à plus de 200 km de Bangui, qu’en janvier 2014, des centaines de civils ont été massacrés par des anti-balaka. Le père Kinvi s’est vu remettre par L’ONG Human Rights Watch le Prix Alison Des Forges pour récompenser son action auprès des populations.
Nous l’avons rencontré lors d’un congrès international à l’occasion des 50 ans de la publication de l’encyclique Populorum Progressio au Vatican les 3 et 4 avril. Dans un entretien avec Hélène Destombes, le père Kinvi revient sur la situation aujourd’hui en RCA.