BANGUI— Le député de Kabo 1, Clément Nobona a condamné le regain de violence dans la ville de Kabo située au nord du pays, les violences perpétrées contre la population, les ONG MSF, Vitalité Plus, dans un contexte de retrait de la Minusca de la localité. Il dit ne pas comprendre ce retrait dans cette partie stratégique du pays alors que les FACA sont sous l’embargo. Il appelle la communauté internationale et le gouvernement à l’action.
RJDH : Monsieur Clément Nobona Bonjour,
Clément Nobona : Bonjour monsieur le journaliste,
RJDH : Vous êtes député de Kabo1, localité où il y’a des violences ces derniers temps. Quelles informations avez-vous de cette ville ?
CN : Je vous informe que la sous-préfecture de Kabo fait frontière au Tchad. Nous avons constaté avec regret l’embargo qui ne concerne pas les groupes armés. La prolifération des armes de tout-calibres est récurrente et les violations des droits humains sont récursives dans cette partie du pays. Je peux vous dire que la sous-préfecture de Kabo est ignorée du public et elle est meurtrie. C’est la ville qui a vu la naissance de la rébellion de François Bozizé en 2003 d’abord, ensuite, une frange de la Séléka est partie de Kabo en 2013. C’est une population qui a connu des violences des groupes armés jusqu’à ce jour.
RJDH : Quel est le bilan faites-vous des violences perpétrées par ces groupes armés ?
CN : Je ne peux pas vous donner avec exactitude le bilan des atrocités, parce qu’il est difficile à l’heure actuelle. La population est quotidiennement meurtrie. Les activités administratives n’existent pas à Kabo, pas de gendarmerie, ni la police, c’est la « Fard West ou la jungle ». Plusieurs députés ont unanimement déploré cette recrudescence de violences dans le pays, malheureusement qu’on ne comprend plus rien de ce qui se passe entre le gouvernement et l’opinion internationale.
RJDH : Que dites-vous du retrait de la Minusca de cette ville et qu’en-t-il de vos discussions avec la Minusca ?
CN : Je ne me suis pas encore rapproché de la Minusca. Je compte aller les rencontrer, parce qu’il faut qu’elle comprenne qu’aujourd’hui, que l’embargo sur les armes n’a pas de sens à Kabo. C’est un grand-centre de trafic d’armes qui proviennent du Soudan, du Tchad. Et, la gestion des frontières revient au gouvernement. J’appelle la communauté internationale, le gouvernement à tourner leur regard sur la ville de Kabo, afin que les groupes armés arrêtent avec ces trafics d’armes, afin que les violences soient prennent fin dans cette localité déjà trop fragilisée.
RJDH : Honorable député de Kabo1, je vous remercie.
CN : C’est à moi de vous dire merci pour l’opportunité que vous m’avez accordée pour que je puisse me prononcer sur les difficultés de la sous-préfecture de Kabo.
Propos recueillis par Auguste Bati-Kalamet.