Le Premier ministre centrafricain André Nzapayéké, démissionnaire depuis mardi conformément à l’accord de cessez-le-feu conclu le 23 juillet à Brazzaville au Congo entre les groupes armés centrafricains, pourrait être reconduit au poste de chef de gouvernement, selon des sources indépendantes à Bangui.
L’annonce de sa démission intervient alors qu’il était attendu au siège de l’Assemblée nationale pour présenter son rapport sur l’état de la mise en oevre de la feuille de route de la transition, a-t-on appris d’une source interne au Conseil national de transition (CNT, Parlement provisoire).
"Comme il n’a pas répondu présent au rendez-vous, tout laisse croire qu’il sera reconduit au poste de Premier ministre", a commenté cette source qui a même temps avancé l’hypothèse de la nomination d’une nouvelle personnalité dans les prochaines heures ou prochains jours.
Nzapayéké, 62 ans, nommé Premier ministre du gouvernement d’union nationale et de transition en janvier dernier, est le deuxième chef de gouvernement depuis l’éclatement de la crise centrafricaine fin 2012.
Avant sa nomintation, Nzapayéké était candidat à la présidence de transition, après la démission forcée de Michel Djotodia, leader de l’ex-alliance rebelle Séléka, qui s’était proclamé président de la République en mars 2013, et de son Premier ministre Nicolas Tiangaye.
Aux côtés de Catherine Samba-Panza, chef de l’Etat par intérim, M. Nzapayéké avait été désigné sur recommandation des dirigeants d’Afrique centrale avec comme mission principale d’oeuvrer au retour à la paix et la sécurité avec la relance économique du pays.
D’après la source au sein du CNT, "l’état du pays ne nous autorise pas à laisser la situation pourrir. Il faut agir. Aujourd’hui, la RCA a besoin de quelqu’un qui a la poigne et qui mette les Centrafricains au travail. Il doit travailler pour mettre fin à l’impunité, car il y a l’insécurité qui est grandissante. La justice internationale a suffisamment d’éléments pour poursuite ceux qui commentent des exactions".
Le nouveau gouvernement d’union nationale pourrait comporter deux postes de vice-Premiers ministres, l’un attribué aux ex- rebelles de la Séléka et l’autre aux miliciens anti-Balakas, une option évoquée lors du dialogue intercentrafricain achevé par l’accord de cessez-le-feu de Brazzaville entre ces protagonistes de la crise mais qui fait des vagues au sein de l’opinion publique nationale.
"C’est une très mauvaise idée et un très mauvais exemple pour l’Afrique. Je suis parmi ceux qui combattent cette idée. Il faut qu’on sorte la RCA de cette logique qui consiste à nommer au gouvernement des gens qui ont pris des armes ou sur la base d’appartenance confessionnelle", a décrié Fulgence Zeneth, acteur de la société civile et membre du CNT.