L’Ouganda a débuté le retrait de ses troupes opérant en Centrafrique, estimant que la rébellion de l’Armée de résistance du Seigneur (Lra) a été neutralisée «avec succès» même si son chef, Joseph ,court toujours, a annoncé, hier, l’armée ougandaise.
«La décision de se retirer est fondée sur le constat que la mission consistant à neutraliser la Lra a été accomplie avec succès», a déclaré le général Richard Karemire, porte-parole de l’armée ougandaise, cité dans un communiqué. Le général a affirmé que le chef de la Lra, le tristement célèbre Joseph Kony, est désormais «affaibli et inefficace», commande moins d’une centaine d’hommes, et «ne représente plus une menace significative pour la sécurité de l’Ouganda», d’où la Lra avait été chassée en 2006.
Selon la presse locale, un premier groupe de 31 soldats sur les 2.000 déployés a atterri hier après-midi à Gulu, dans le nord de l’Ouganda. Mélangeant mystique religieuse, techniques éprouvées de guérilla et brutalité sanguinaire, Joseph Kony souhaitait libérer l’Ouganda du président Yoweri Museveni pour y instaurer un régime fondé sur les Dix commandements. Il est recherché par la Cour pénale internationale pour crimes contre l’humanité.
Selon l’Onu, la Lra a tué plus de 100.000 personnes et enlevé plus de 60.000 enfants, d’abord dans le nord de l’Ouganda, puis au gré de son exil dans les pays voisins, au Soudan du Sud, dans le nord-est de la Rdc, puis en Centrafrique. Les troupes ougandaises sont déployées depuis 2009 dans le nord-est de la Centrafrique où elles forment la colonne vertébrale de la mission de l’Union africaine de lutte contre la Lra. Près de 12.500 Casques bleus sont, par ailleurs, déployés dans le pays.
«Les opérations militaires ougandaises, avec l’aide des conseillers militaires américains, ont joué un rôle important dans la déchéance de la Lra, particulièrement en encourageant la défection de ses membres», a assuré à l’Afp Ledio Cakaj, auteur d’un livre sur le cercle rapproché de Joseph Kony.
M. Cakaj a toutefois soutenu que tant que Joseph Kony reste en liberté, il représente une menace pour les civils. «Les forces de sécurité locales en Centrafrique ont déjà montré, par le passé, leur incapacité à protéger les civils, et le vide laissé par ce retrait va vraisemblablement être exploité par la Lra et d’autres groupes».
Fin mars, l’armée américaine avait également annoncé qu’elle retirerait sa centaine de conseillers militaires déployés en Centrafrique, assurant que la Lra a été réduite à «l’insignifiance».