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Centrafrique : A l’ubuesque nul n’est tenu !
Publié le samedi 22 avril 2017  |  LNC
PRESU:
© Autre presse par DR
PRESU: les travaux connaissent une avancée
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Bangui — Avant hier à Bangui, une insolite manifestation d’individus occupait l’avenue Mbaïkoua, tristement célèbre pour ses canalisations constamment bouchées à chaque tombée de pluie. Les manifestants étaient les ouvriers de l’entreprise de BTP “LSB”, pour une affaire tragi-comique dépassant l’ubuesque dans un pays sans loi.

L‘entreprise LSB avait obtenu de L’ONM, l’office national du matériel, le contrat de réhabilitation des travaux de canalisation de cette avenue Mbaïkoua. Et pour les exécuter, elle a fait appel à des jeunes du 8ème arrondissement, pour des contrats à la tâche.

Là où les choses se compliquent, c’est qu’il n’y a pas de contrats de travail délivrés aux ouvriers, mais des accords verbaux, tacites, pour des compensations journalières de 1250 F CFA par individu, selon les dires d’uns des ouvriers.

Complication accrue, justifiant la grève, comme l’explique un des ouvriers s’estimant exploité : “Le chef de chantier n’a pas respecté le contrat oral de travail de paiement de 1250 F/jour pour chaque ouvrier. Parce que maintenant, il nous dit que c’est seulement 625 F par mètre creusé. Il a détourné notre argent.”

Le chef de chantier mis en cause se défend par une explication digne des blagues de Tex Avery : “Tous les contrats oraux de travail ont été pris en commun accord avec les chefs de quartier. Et pour ces travaux, les ouvriers touchaient 3750 F CFA divisé par deux, la moitié donc pou chacun. Ce qu’ils réclament actuellement n’a pas été conclu comme ça au départ devant les chefs de quartiers.”

Soutien de Jean Raymond Dimanche, le chef du quartier de Galabadja (in extenso) : “Les responsables de l’entreprise ont associés les 5 chefs de quartiers du 8ème arrondissement à cette décision. C’est une incompréhension de la part des jeunes, alors qu’il leur a été bien précisé les choses. Et puis même si les jeunes ne veulent pas travailler, ils peuvent rester. Ils ont accepté, et puis ils ont commencé à travailler, je ne vois pas pourquoi ils s’imposent. Ce n’est pas possible. Nous les chefs, on ne peut pas accepter des choses comme ça.”

Sans contrat écrit, les plus puissants gagnent.

LES LACUNES DU DROIT DU TRAVAIL

Même si en RCA, l’application du Droit dans toutes ses dimensions prêtent à caution, comment expliquer ce déni du Droit du travail dans ce présent dossier ? Des contrats de travail oraux ? des chefs de village témoins de validation ? Sommes-nous là dans un pays de droit ou encore au moyen âge ?

Tout ceci s’appelle du travail au noir, et ouvertement, avec la complicité, très certainement avec monnaie sonnante et trébuchante des chefs de quartier. Qu’en est-il des droits des ouvriers, de leurs cotisations pour la retraite ? Qu’en-est-il des dûs légaux à l’Etat ?

Il n’y a qu’en Centrafrique où l’on peut travailler en toute obscurité au vu de tous, sans recevoir une fiche de paie. Une pratique banale dans ce pays, ignorant le sens même du mot ILLEGALITE.
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