BANGUI—Les forces américaines basées à Obo dans le Sud-Est de la RCA, ont suspendu ce jour les opérations de lutte contre la rébellion ougandaise LRA. L’information est confirmée au RJDH par le préfet du Haut-Mbomou Dieu Béni Kolengo.
L’information est confirmée au RJDH par plusieurs sources locales, « les forces américaines sont encore là. J’ai échangé avec le commandant des forces qui a annoncé la suspension des opérations de lutte contre la LRA. Cette suspension, selon lui entre en vigueur ce 25 avril 2017 », confie Dieu Béni Kolengo, préfet du Haut-Mbomou joint au téléphone par le RJDH.
La suspension des opérations de lutte contre la LRA sur le terrain serait la première phase du retrait des forces américaines en RCA. A nos confrères de l’AFP, le 20 avril dernier, le général Thomas Waldhauser, à la tête du commandement américain pour l’Afrique (Africom) affirmait que « le temps est venu de passer à autre chose ».
Le retrait des forces américaines de Obo s’inscrit dans le cadre de la nouvelle marque que Donald Trump veut imprimer à la politique extérieure des Etats-Unis. En janvier dernier, Donald Trump déclarait ne pas comprendre que son pays s’acharne contre la LRA qui à ses yeux ne représente pas une menace pour les Etats-Unis qui selon les chiffres de Africom, ont depuis 2011, déboursé 780 millions de dollars pour la lutte contre la LRA, « la LRA n’a jamais attaqué les intérêts américains, pourquoi nous nous en préoccupons ? Est-ce que cela vaut toutes ces dépenses ? », avait déclaré le président américain.
De nombreuses exactions dont des enlèvements de masse, des enrôlements forcés, des destructions de villages et des assassinats sont attribuées à la LRA, active au Sud-Est de la République Centrafricaine depuis 2008. Cette rébellion ougandaise est combattue dans cette partie de la RCA par des forces centrafricaines, américaines et ougandaises.
Bien que la capacité opérationnelle de la LRA soit réduite, son chef Joseph Kony visé par un mandat d’arrêt international émis par la Cour Pénale Internationale, court toujours. Dominique Ongwen, commandant en chef de la LRA, arrêté en janvier 2015, comparait depuis lors à la CPI pour crime de guerre et crime contre l’humanité.