Depuis 2015 le groupe armé 3R pour « Retour, réclamation, réhabilitation », écume la zone nord-ouest de la Centrafrique aux confins du Cameroun et du Tchad et s’est rendu coupable de nombreuses exactions. Régulièrement, il affronte les anti-balaka de la région. Des violences qui ont provoqué le déplacement de 17 000 personnes. Dans un rapport de décembre dernier, l’ONG de défense des droits de l’homme Human Rights Watch accuse 3R d’avoir commis des massacres d'une cinquantaine de civils dans la région. 3R affirme assurer la sécurité de la communauté peule dans une région où transitent les troupeaux convoyés par les pasteurs de cette ethnie. Pour la première fois, son mystérieux chef, Sidiki Abass, s’exprime sur un média, en exclusivité pour RFI.
Entouré d’adolescents armés, Sidiki Abass nous reçoit chez lui. Le regard déterminé, cet homme sec se pose en protecteur des Peuls de la région : « Le gouvernement ne fait rien pour nous. Tous nos biens sont perdus, on n’est rien. Nous, communauté peule, on souffre et on nous tue comme des animaux ».
Dans un rapport de décembre 2016, Human Rights Watch accuse 3R d'au moins 17 meurtres et de viols contre 23 civils après l'attaque de la ville de Koui en septembre dernier. Sans reconnaitre clairement ces exactions, le « général » Sidiki admet à demi-mot ces accusations : « Ils ont tué 14 commerçants parce qu'ils ont l'habitude de faire comme ça avec nous. Donc nous on fait comment ? On ne pouvait pas accepter ».
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