Même le cardinal Dieudonné Nzapalainga a solennellement rejeté cette amnistie défendue principalement par le précédent président de l’Union africaine, le président tchadien, Idriss Deby Itno.
Il s’appuie sur ses deux anciens ministres des Affaires étrangères occupant des postes internationaux privilégiés. Moussa Faki, récemment élu président de la Commision de l’Ua, et Ahmad Allam-Mi, Secrétaire général de la Ceeac, en totale osmose avec la Représentation de l’Ua en Centrafrique, souhaitent imposer cette amnistie aux autorités centrafricaines qui sont surtout soucieuses de se maintenir au pouvoir.
Entre proclamations et conciliabules
Le président Faustin-Archange Touadera et le président de l’Assemblée nationale, Karim Meckassoua, naviguent entre proclamations médiatiques condamnant l’amnistie des criminels de l’ex Seleka ou des antibalaka et négociations discrètes avec certains de ces responsables de la crise centrafricaine.
L’ Angola et le Rwanda, qui entretiennent des relations privilégiées avec la République centrafricaine, soutiennent l’initiative de l’Union africaine.
Une telle amnistie, envisagée dans l’Accord de Nairobi d’avril 2015, remettrait en cause la création de la Cour Pénale Spéciale ainsi que les sanctions imposées par la Communauté internationale.
L’ Onu et la France peuvent difficilement se rallier à cette initiative de l’Union africaine.
Mais c’est oublier qu’avec la discrète bénédiction de François Hollande Idriss Deby Itno est devenu le deus ex machina (mots latins signifiant un dieu descendu au moyen d’une machine) centrafricaine.