BANGUI [LNC] – Menaces, sanctions, embastillements, la Presse en Centrafrique, déjà percluse par une crise économique structurelle, pas encore prête d’être libre. La très morose célébration de la journée internationale de la liberté de la presse dans le pays en donne une douloureuse illustration. En dépit des soutiens financiers de l’ONG “Free Press Unlimited” et de la MINUSCA.
signe évident, ce n’est pas à l’habituelle Maison de la Presse à Bangui que la célébration a eu lieu, mais au Centre Jean XXIII. Une délocalisation sous contrainte, étant entendu que la famille Patassé a décidé de faire main basse sur le lieu, mettant ainsi les journalistes à la rue.
Indignation de Macka-Gbossokoto, le président de l’Union des Journalistes centrafricains :
“C’est la première fois au monde que l’on dépossède une presse de sa maison. Ceci dépasse mon entendement. Et cela prouve le manque d’intérêt de nos gouvernants par rapport à la presse. Comme je l’avais déjà dit, que ce soit au moment de l’investiture, que cela soit à sa première sortie sur le plan international, c’est à la presse étrangère que le président s’était toujours adressé.”
Par ailleurs, présent au Centre Jean XXIII, le ministre de la communication Charles Paul Lemasset Mandya, interpellé sur la douloureuse et critique situation de la presse nationale, de non seulement faire fi des interrogations, mais d’en profiter pour proférer des menaces à l’encontre de la corporation.
Enfin, dans le dernier classement 2017 de Reporters sans frontières, la RCA y est classée au 113è rang sur 180.