Au cours de l’année 2016, la BEAC a réduit de 47%, l’exposition de son portefeuille d’investissement, aux titres publics français. La valeur de ces produits financiers, qui était de 1355,7 milliards de FCFA au 31 décembre 2015, est passée à 715,2 milliards de FCFA au terme de l’exercice 2016.
Globalement, la Banque centrale explique avoir mené une opération de cession de certains des avoirs étrangers gérés pour le compte des pays de la CEMAC, pour un montant cumulé de 1099,58 milliards de FCFA. L’objectif de ces transactions était de rattraper à chaque fois, l’obligation de quote-part obligatoire de 50% sur le compte des opérations logé au trésor public de France.
Mais en même temps que la Banque centrale a cédé des titres de son portefeuille d’investissement (actifs obligataires détenus jusqu’à leur maturité), elle a acquis au cours de l’année 2016 des titres de trading de l’ordre de 1084 milliards de FCFA. Ces instruments sont plus adaptés à la gestion des variations qui caractérisent actuellement le marché monétaire international.
Cette nouvelle réorganisation des avoirs extérieurs de la CEMAC détenus sous la forme de titres, a très légèrement profité à l’Allemagne, dont la valeur des obligations dans le portefeuille de la BEAC est passée de 235,4 milliards de FCFA au terme de l’année 2015 à 239,15 milliards de FCFA en 2016. La plus grosse réduction d’exposition est celle effectuée sur les titres supranationaux.
La BEAC, annonce que cette cession des titres d’investissement, lui a permis de générer une plus-value de 230,6 milliards de FCFA, qui a par ailleurs soutenu sa profitabilité, portant son bénéfice en hausse à plus de 164 milliards d FCFA. Elle annonce par ailleurs, avoir réduit les délais d’immobilisation de ses avoirs extérieurs, en ramenant la maturité des titres détenus à 4,23 ans, contre 6 ans précédemment.
Elle fait enfin savoir que le taux d’intérêt moyen du portefeuille est désormais de 2,4% contre 2,24 précédemment. L’institution ne donne cependant pas de détail sur les arbitrages qui guident ses différentes décision d’investissement, surtout dans un contexte où la sous-région fait face à une baisse de ses réserves de change.
Il y a quelques années, des révélations avaient fait état de ce que la BEAC avait perdu d’importantes ressources financières dans un scandale en rapport avec le groupe français Société Générale. A l’issue de ce problème, l’institution avait décidé de ne faire des placements que sur des produits obligataires affectée d’une note minimum de AA de la part des agences de notation.
On note cependant que, même si elles sont risquées, de nombreuses obligations de pays émergents attirent des investisseurs en raison de leurs niveaux de rendement. Des produits financiers comme le fonds indiciels obligataires mis en place par la BAD, sont autant de produits, qui pourraient améliorer la rentabilité des avoirs extérieurs détenus en portefeuille.
Idriss Linge