Sur le marché de Zongo, ville congolaise située en face de Bangui, la capitale centrafricaine, les commerçants préfèrent le franc CFA au franc congolais, qui ne cesse de se déprécier. Cette situation, observée depuis trois semaines, préjudicie les fonctionnaires de l'Etat, les policiers et militaires qui reçoivent leurs salaires en monnaie nationale, a indiqué la société civile locale samedi 6 mai.
Les vendeurs des produits tant vivriers que manufacturés préfèrent le franc CFA au franc congolais. Sans refuser le franc congolais, ils demandent au préalable à l'acheteur quelle monnaie il a, précise Stéphane Mopila, président de la société civile de Zongo.
Si c'est le franc congolais, on lui vend en petite quantité la mesure des produits tels que le sucre, la farine, l'arachide ou le maïs. Mais, s'il présente le franc CFA, on lui vend le plein de la mesure.
Pourtant, par le passé, ces produits étaient achetés sans problème que l'on présente le franc CFA ou l'équivalent en franc congolais.
Avec la dépréciation du franc congolais, à Zongo, 1000 francs CFA s'échangent à 2 300, 2 400 voire 2 500 francs congolais. Dans cette ville frontalière, les transactions commerciales se font donc plus en francs CFA qu'en francs congolais.
De ce fait, les fonctionnaires, enseignants, policiers et militaires, sont obligés de convertir leurs salaires en francs CFA pour s'acheter quelque chose facilement. Les gagne-petits en souffrent.
La société civile déplore la passivité de l'autorité municipale devant cette situation.