Alors que la Centrafrique célèbre sa Journée nationale des victimes de conflits, Amnesty lance une campagne d’aide pour solder les crimes commis durant la crise politique de 2013. Les yeux hagards, Lydie revit les événements ayant tragiquement changé le cours de sa vie un matin d’août 2014. Sa cousine vient de sortir pour se rendre à l’église, la laissant seule dans leur maison du quartier Boy Rabe à Bangui, la capitale centrafricaine. Alors qu’elle vaque à ses occupations, des bruits d’armes se font entendre. Redoutant le pire, Lydie se réfugie alors dans les toilettes. Une poignée de minutes plus tard, la porte d’entrée est défoncée par quatre membres du groupe armé anti-Balaka.
Lydie ferme ses yeux emplis de larmes. Elle les rouvre après quelques secondes et, avec un regard lointain, poursuit courageusement son récit : « Deux d’entre eux m’ont déshabillée en m’assénant des coups lorsque j’essayais de résister. Les minutes semblaient interminables. Ils m’ont violée à tour de rôle. J’ai appelé à l’aide mais sans succès. »
Lydie n’avait que 16 ans à l’époque. Et bien qu’elle me dise que « rien ne pourra jamais effacer cet horrible événement de sa tête », elle s’empresse d’ajouter : « Cela va me soulager si on les arrête, les juge et les condamne. »
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