Les ex-rebelles centrafricains de l'alliance Séléka ayant porté leur Michel Djotodia au pouvoir le 24 mars 2013 à Bangui déclarent avoir perdu deux de leurs combattants et deux véhicules détruits lors d'un accrochage lundi à Batangafo (Nord) avec des soldats français de l'opération Sangaris accusés de soutenir les miliciens anti-Balakas, des accusations démenties par ces derniers.
Selon le colonel Djouma Narkoyo, porte-parole joint mardi par Xinhua à Bambari, localité du Centre de la Centrafrique où s'est déplacé le commandement opérationnel de l'ex-rébelion après la mise à l'écart de Djotodia du pouvoir en janvier par les dirigeants d'Afrique centrale et la France suite à la persistance des violences dans le pays, cet incident dû à une violente discussion entre des responsables de la Séléka et de Sangaris s'est aussi soldé par la destruction de deux véhicules du mouvement armé.
"Là où il y a les Sangaris, il y a toujours les anti-Balakas. Les Sangaris couvrent les anti-Balakas pour les aider à nous attaquer, comme ce fut le cas à Bangui. C'est une violation flagrante de l'accord de Brazzaville. D'ailleurs, depuis la signature de cet accord, les anti-Balakas nous attaqués quatre à cinq reprises. Nous n'allons pas continuer à nous laisser faire", a affirmé l'ex-chef rebelle.
Dans le camp des miliciens anti-Balakas, proches de l'ex-chef de l'Etat François Bozizé, renversé par l'ex-coalition rebelle, ces accusations sont balayées d'un revers de main.
"Ce qui a été dit par les ex-Séléka, ça n'engage qu'eux. Nous n'avons pas d'hommes à Batangafo", a réagi Emotion Brice Namsio, porte-parole de cette organisation également coupable, au même titre que son adversaire, d'exactions et de pillages au détriment des populations civiles centrafricaines.
"C'est archifaux. Nous voulons la paix, le peuple centrafricain a trop souffert. Il n'est plus question de continuer à nous battre. Et même, les ex-Séléka connaissent notre force de frappe, nous n'avons pas besoin de nous associer aux Sangaris pour aller attaquer leurs positions. C'est par rapport à ce qu'on a comme moyens qu'on les a délogés de Bangui", a poursuivi le milicien joint pour sa part à Bangui.
A l'initiative du président congolais Denis Sassou Nguesso, médiateur de la crise centrafricaine au nom de la Communauté économique des Etats de l'Afrique centrale (CEEAC), un accord de cessation des hostilités a été signé le 23 juillet à Brazzaville entre les différentes parties au conflit, en présence des autorités de transition dont la présidente par intérim Catherine Samba-Panza.
De l'avis de Namsio, les anti-Balakas, forts de plus de 52.000 combattants d'effectifs dont quelque 10.200 sont déclarés présents dans la capitale, sont désormais préoccupés par l'exécution de l'opération de "désarmement négocié" prévue par cet accord qui, à l'en croire, fait l'objet à l'heure actuelle d'une campagne de sensibilisation auprès de ces hommes et au sein de la population.
Selon lui, le groupe armé a entrepris la destruction de ses propres "barrières illégales" mises en place sur les axes routiers centrafricains.
Mais après avoir démenti une présence à Batangafo, Emotion Brice Namsio a tout de même confié que "nous sommes partout. Les anti-Balakas, c'est l'émanation de la population. Ils se trouvent sur toute l'étendue du territoire centrafricain".