Un Casque bleu marocain a été tué samedi dans l’attaque contre le quartier musulman de Bangassou, ville du sud-est de la Centrafrique près de laquelle cinq autres soldats des Nations unies ont été tués ces derniers jours, a indiqué samedi à l’AFP la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).
"Pendant la nuit, une coalition, avec entre autres des éléments anti-Balaka, a attaqué des civils et le camp de la Minusca. Il y a plusieurs victimes civiles. Nous confirmons la mort d’un Casque bleu marocain", a affirmé le directeur de la communication de la Minusca, Hervé Verhoosel.
"Une opération militaire est en cours. Il y a encore des échanges de coup de feu entre la force (onusienne) et la coalition. Un hélicoptère est utilisé (par la Minusca)", a poursuivi M. Verhoosel.
L’attaque a visé "en particulier les musulmans, dans le quartier de Tokoyo", a précisé la Minusca dans un communiqué.
"D’après des informations préliminaires, des civils ont fui vers la mosquée, l’église catholique et l’hôpital de MSF. Il est encore difficile d’évaluer la situation humanitaire à Bangassou. Mais des sources crédibles confirment un nombre indéterminé de victimes civiles", ajoute le communiqué.
Lundi, cinq Casques bleus avaient trouvé la mort dans l’attaque de leur convoi par un groupe armé à 20 km de Bangassou, ville à quelque 470 km à l’est de Bangui, sur la frontière avec la République démocratique du Congo.
Un Cambodgien avait été tué dans l’échange de feu lors de cette attaque déjà attribuée par la Minusca à des anti-Balaka.
Enlevés par les assaillants, quatre autres Casques bleus -trois Cambodgiens et un Marocain- ont été retrouvés morts dans les jours suivants, "sauvagement assassinés", d’après la Minusca. Les Cambodgiens appartenaient au contingent du génie.
La Centrafrique a basculé dans le chaos en 2013 après le renversement de l’ex-président François Bozizé par les rebelles Séléka pro-musulmans, entraînant la contre-offensive de groupes anti-Balaka majoritairement chrétiens.
L’opération militaire française Sangaris (décembre 2013-octobre 2016) et l’intervention des Nations unies ont permis la fin des massacres de masse, l’élection du président Faustin-Archange Touadéra et un retour au calme à Bangui. Dans l’intérieur du pays, des groupes armés se battent toujours pour le contrôle des ressources (or, diamant, bétail...).