Bangui – Le Président du Collectif des Centrafricains pour la réconciliation(CCR), Sébastien Wénézoui, ancien ministre de l'Environnement, a réfuté, dans une déclaration, mercredi 17 mai 2017 à Bangui, les allégations selon lesquelles des anti-balaka feraient partie des groupes armés qui ont attaqué les villes de Bangassou et d'Alindao dans la semaine du 8 mai 2017.
"Les Ex Anti-Balaka et autres groupes armés n’y sont pour rien dans ces violences qui sont clairement une agression des mercenaires étrangers venus à la rescousse de certains hommes politiques qui ont soutenu le Professeur Faustin Archange Touadera aux élections et qui ne sont pas patients, avec des menées de déstabilisation du pays", a notamment déclaré l'ancien coordonnateur adjoint des miliciens anti-balaka.
Il s'agissait pour lui d'exprimer la position de son collectif, qui regroupe aussi bien des anti-balaka que des ex-séléka, sur les attaques des deux villes précitées.
"Autant cette agression aveugle paraît ridicule et irresponsable, autant elle traduit le fait que certains hommes politiques de notre pays ne sont pas préoccupés par la souffrance du peuple centrafricain", a-t-il poursuivi, ajoutant que l'attaque de Bangassou est "impardonnable et poursuivable", et que « cette agression contre la population de Bangassou a causé des dégâts humains et matériels poussant des hommes, des enfants, des personnes âgées à se réfugier dans la brousse ou en République démocratique du Congo".
Selon lui, ces événements sont "provoqués pour freiner le processus de Démobilisation, Désarmement, Réintégration et Rapatriement (DDRR) et empêcher ainsi le décaissement des fonds promis par les bailleurs de fonds de la table ronde de Bruxelles".
Il a lancé une mise en garde aux mercenaires impliqués dans ces attaques de Bangassou et d’Alindao que les anti-balaka et les autres groupes armés ne se laisseront pas faire et qu’ils se lèveront comme un seul homme pour défendre leur pays.
Sébastien Wénézoui a enfin exhorté les musulmans et chrétiens du km5, à Bangui, ainsi que ceux des provinces de continuer d’observer le vivre ensemble et la réconciliation nationale.
La sortie de l'ancien coordonnateur adjoint des miliciens anti-balaka intervient 4 jours après l'attaque de la ville de Bangassou par des hommes armés non identifiés, laquelle a fait, selon un bilan provisoire, 32 morts et 44 blessés parmi les civiles et les casques bleus de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) dont le bureau régional a été pris pour cible par les assaillants.
Jonas Bissanguim/ACAP