L’onde de choc des tueries sauvages d’Alindao et Bangassou, a secoué les arcanes politiques centrafricaines, au point d’entendre ça et là des appels des uns à la démission du premier ministre et son gouvernement tandis que d’autres demandent qu’il soit purement et simplement démis de ses fonctions.
Mais s’il faut démettre le Premier Ministre Simplice Mathieu SARANDJI dans l’unique but de lui faire porter le chapeau de l’impuissance de son gouvernement face aux derniers rebondissements du pays, dans ce cas, il faudrait avant tout commencer d’abord par évincer le président Faustin Archange Touadera de la magistrature suprême car la sagesse populaire enseigne que le poisson pourrit toujours par la tête.
En réalité, l’enjeu, aujourd’hui, en Centrafrique n’est pas de changer le système mais plutôt changer de système. Me demanderiez-vous certainement comment faire pour changer de système dans notre pays? Bien évidemment pour changer de système, il faut juste privilégier l’efficacité en lieu et place du déni, remplacer les vielles recettes politiques que sont le remède du cheval, le coup de bistouri (comme c’en est le cas du DDRR), la gouvernance à coup de rustines par des mesures préventives, anticipatives et curatives, opposer l’unité aux jérémiades agaçantes de la politicaillerie Centrafricaine et la cohésion sociale aux râleries d’inconscients complices de la descente aux enfers de la Centrafrique.
Changer de système, c’est aussi évité de confondre l’opposition à l’adversité. C’est également évité d’assimiler à tort et à travers tous ceux et toutes celles qui ont des avis contraires aux nôtres. C’est avant tout, prôner la culture du résultat voire le culte de l’excellence et non de la personnalité. Changer de système, c’est sonné par dessus tout le glas de la désunion, de l’ethnocentrisme, de l’égotisme, de l’égocentrisme, du népotisme, de l’affairisme, du clientélisme, des arrangements de bas étage, des nominations au faciès, de l’injustice sociale etc.
Sans en avoir l’air, les régimes successifs ont mis tant d’effort à reformer un système qui ne marche plus. De nombreuses personnalités politiques se sont mêmes remplacées sur le fauteuil présidentiel sans que le pays ne sorte de l’ornière. En changeant juste de système, la Centrafrique pourrait se retrouver sur le chemin de la normalité. Quitte au président Touadera d’impulser alors la dynamique du changement de système. Car l’impulsion lui incombe totalement. Démettre le Premier Ministre SARANDJI pour nommer une autre personnalité à sa place sans un réel changement de cap serait une manière de déshabiller Pierre pour habiller Paul. En tout état de cause, si les mots peuvent permettre au président FAT de combattre les maux de notre société; qu’il en fasse bon usage.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE