L’idée paraitrait un peu saugrenue pour tous ceux et toutes celles qui veulent vaille que vaille que l’opposition continue de jouer les contrepoids du pouvoir en place, surréaliste pour les adeptes de « Tour ti é là » et inacceptable pour les « agdetistes » qui pensent que ce serait indéniablement un coup d’épée dans l’eau.
Quoique l’idée soit diversement appréciée par l’opinion nationale, il n’en demeure pas moins qu’elle vaut son pesant d’or. Par delà les considérations purement politiciennes, la Centrafrique doit avant tout réenchanter son propre avenir. Elle doit être à même de réécrire une nouvelle romance d’une communauté de vie et de destin. Et cela, passe nécessairement par le dépassement de soi, des anfractuosités partisanes, des clivages, des idées reçues, des stéréotypes mais surtout de la miette opinion clanique qui utilise toujours le pouvoir comme un char d’assaut politique. Si l’on admet que la Centrafrique contemporaine n’est plus une nation par la faute des dissensions politiques, il n’en reste pas moins qu’on pourrait ensemble la reconstruire si et seulement tous ses fils et toutes ses filles décident de fédérer un temps soi peu toutes leurs énergies. Quand bien même composer avec l’opposition s’avère désagréable; mais ne pas composer non plus avec elle, en de pareilles occasions, serait préjudiciable surtout lorsque l’on passe au peigne fin l’enjeu politique du moment.
Le président de l’URCA Anicet Georges Dologuélé devra également comprendre que le fait de n’avoir pas été élu lors du précédent scrutin présidentiel lui interdit de mutualiser son effort avec celui du président Faustin Archange Touadéra pour sortir la Centrafrique de ce sable mouvant. Il est vrai que les prochaines échéances présidentielles et législatives auront lieu dans moins de quatre ans, cela n’empêche que toutes les forces vives de nation fédèrent leurs efforts durant au moins deux ans dans l’unique but de stabiliser le pays. Car si l’on y prend garde, ce quinquennat risque de terminer de façon pathétique et c’est le peuple qui en pâtira. En nommant AGD à la primature, FAT deviendrait certainement le premier chef d’état Centrafricain qui parviendrait à briser les codes de « Tour ti é » au point de transformer son quinquennat en un laboratoire d’avenir.Face aux maux qui gangrènent notre société, on n’a que les mots.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE