De même qu’un véhicule Renault 4 ne peut emprunter à vive allure une autoroute ayant une vitesse autorisée jusqu’à 130Km/h, la « Touadereuse » peine en ce moment à arpenter les collines rocailleuses de l’insécurité en Centrafrique. Quoique le président Touadera soit déterminé à faire feu de tout bois pour ramener la paix sur toute l’étendue du territoire, il convient de reconnaître que sa machine politique (la Touadereuse) n’est pas assez outillée pour faire face aux défis sécuritaires qui s’imposent au pays. De nombreuses villes excentrées de la Centrafrique vivent actuellement au rythme des crépitements d’armes, des bruits de botte, des tueries sommaires et des carnages. De plus en plus des Centrafricains issus des zones de conflit vivent dans la ghettoïsation, et avec le peur d’être victime d’une opération de représailles.
Le Mardi 23 Mai 2017, la contrée de Ngakobo était le théâtre d’un violent affrontement entre les éléments d’Ali Darass et les natifs de la localité. Une source laissait entendre, sans que nous n’ayons confirmation, qu’Ali Darassa serait grièvement blessé à la cuisse lors de cet affrontement et qu’il était même transporté aux abords de la Ouaka juste à côté des périphériques de NGAKOBO pour suivre des soins intensifs. On rapporta que ces éléments ont violemment roué de coup certains fidèles de l’église apostolique de la localité. On dénombre beaucoup de blessés de part et d’autre ainsi que des pertes en vies humaines. Une source, qui a connu l’ombre d’une démonstration convaincante, rapporte que les autodéfenses ont envahi le village Elim, petite bourgade située à 45 Km d’Alindao. Il est à noter que le village Elim abrite également le siège de toutes les églises Elim en Centrafrique. Et bon nombre des missionnaires Suisses, qui ont implanté l’église Elim en Centrafrique, réside encore là bas. D’après les informations qui nous sont parvenues, les autodéfenses ont demandé à tous les habitants de la localité de trouver refuge dans les églises Elim pour la simple raison qu’ ils s’apprêteraient à attaquer les positions des éléments de Darass à Pavica, Kongbo et ensuite mettre le cap sur Mobaye. Dans la foulée, ils ont même réquisitionné 4 véhicules Pick-up pour la circonstance. Une autre source bien plausible rapporte que ce jour 25 Mai 2017, les peuhls ont fait une incursion tôt ce matin dans le village Mafounga situé à 6 km de Mobaye. Informés de leur avancée, les habitants du village ont pris la poudre d’escampette et se sont réfugiés de l’autre côté de la rive précisément au Congo Démocratique.
Au moment où nous mettons ce billet sous presse, on parle d’un violent combat entre les peuhls et les autodéfenses à Mafounga. Difficile d’établir un bilan à l’heure actuelle. Aussi bizarre que cela n’en à l’air, la Centrafrique devient un vrai cimetière à ciel ouvert. On se croirait dans un film de cinéma « madéré » où ça flingue à tous les étages à telle enseigne que le suspens est garanti jusqu’au bout.
Le président FAT a t’il conscience de l’urgence du moment et de la nécessité d’aller vite pour stabiliser le pays? Comment se prendra t’il avec sa « Touadereuse » qui a vraisemblablement un souci de culasse et de boîte de vitesse? En tout cas, l’heure n’est plus à l’amateurisme. Le président FAT devra résoudre cet épineux problème d’insécurité. L’heure est grave ! Juste des mots pour élucider les maux de notre société.
Rodrigue Joseph Prudence MAYTE