Bangui-L’Observatoire des médias en Centrafrique, a présenté, au cours d'une table-ronde avec des journalistes mercredi 24 mai 2017 à Bangui, ses rapports de monitoring des médias pour les mois de mars et avril 2017.
L’enjeu de ce travail de monitoring est d'emmener les journalistes centrafricains à se conformer au Code d’éthique et de déontologie adopté par la profession en juin 2012 afin d'écarter les risques de poursuite devant les tribunaux.
L'observatoire s'est focalisé pour le mois de mars sur "L’apport des médias centrafricains pour l’amélioration de la situation sécuritaire" et pour le mois d'avril sur "L’appréciation de la couverture du VIH/SIDA dans les contenus médiatiques en République Centrafricaine".
Sur le premier thème, le rapport du mois de mars constate que les questions liées à la sécurité sont davantage traitées par la presse mais que "les différentes publications/diffusions tendancieuses constituent autant de freins à une couverture réellement professionnelle de tout thème de société « sensible ».
Quant au VIH/sida, le rapport d'avril se félicite de ce que "la majorité des articles et reportages sur le VIH/SIDA sont conformes aux principes éthiques", mais déplore que "la couverture des informations sur le VIH/sida est dictée par l’évènement".
S'agissant des manquements au Code d'éthique et de déontologie, deux titres de la presse écrite sont épinglés par les rapports. Il s'agit du quotidien La Fraternité au mois de mars pour "’incitation à la haine et à la xénophobie" et "diffamation et stéréotypes à l’endroit des autorités légalement établies" ainsi que du quotidien Le Quotidien de Bangui au mois d'avril pour "diffamation et incitation à la haine".
A l'issue des échanges autour des deux rapports, Lydie Solange Yahoumbi, présidente de l'OMCA, a invité les participants à contribuer aux décisions à prendre à l'encontre de leurs confrères épinglés.
« Si tous les journalistes respectent le code d’éthique et de déontologie, ils peuvent efficacement contribuer au rétablissement de la paix et au développement », a-t-elle conclu.
Il faut préciser que l'OMCA organise, vendredi 26 mai, une autre table-ronde avec des représentants des communautés de base afin d'avoir leur perception des contenus médiatiques offerts par la presse.
Il faut rappeler que les table-rondes organisées depuis février 2017 par l'OMCA autour des rapports de monitoring s'inscrivent dans le cadre d'un projet de l'ONG américaine Internews dénommé "CONNECT" et visant à favoriser la restauration de la confiance entre les gouvernants et les gouvernés.
Basile Rébéné