BANGUI—Zakari Yaou Mahafour, ancien Directeur Général du Bureau d’Achat de Diamant en Centrafrique (BADICA) a été arrêté et mis aux arrêts sur ordre du 3ème juge d’instruction. Cette arrestation est dénoncée par la défense qui parle d’une machination visant à bloquer les droits légaux que BADICA était sommé en première instance de verser à son ancien Directeur Général.
Zakari Yaou Mahafour était opposé à BADICA depuis quelques années. Ce dernier réclamait ses droits légaux après avoir été licencié par la société qui n’avait pas, selon des sources proches du dossier, évoqué des raisons.
En première instance, la société a été sommée de verser une somme de 230 millions de Fcfa à Zakari Yaou Mahafour. Mais depuis que BADICA est réassignée à verser cette somme, les choses se sont précipitées contre celui qui pourtant a été lésé.
Le 18 mai dernier, le tribunal présidé par le 3ème juge d’instruction a condamné Zakari Yaou Mahafour à cinq mois d’emprisonnement ferme et 50000 Fcfa d’amende. Alors que la défense a interjeté appel, contre toute attente, le 3ème juge d’instruction délivre un mandat d’arrêt et fait arrêter le présumé qui a été à la Compagnie Nationale de Sécurité avant d’être transféré à la prison centrale.
La défense de Zakari Yaou Mahafour s’étonne de la rapidité à laquelle le dossier a été géré. Dans une lettre adressée au ministre de la justice, lettre dont RJDH a eu copie, Me Christine Ouaballo Priso parle de dérapage qui déshonore la justice centrafricaine. Dans ce document, la défense demande la libération de Zakari Yaou Mahafour pour permettre à la procédure de suivre son cours jusqu’à ce que le jugement prenne la valeur de la chose jugée.
Des informations en notre possession font état de fonds utilisés pour manipuler la décision de la justice. Le 3ème juge d’instruction qui pourtant, selon nos sources aurait promis de faire libérer le présumé pour que la procédure suive son cours, n’est plus joignable. Le RJDH a tenté aussi en vain d’entrer en contact avec le parquet.
Dans la soirée du vendredi, la maison familiale du présumé a été encerclée par des hommes armés qui, de sources bien informées ne parleraient pas Sango. Les membres de cette famille ont du passer la nuit du vendredi à samedi ailleurs.
Ce n’est pas pour la première fois que BADICA, impétrée dans des affaires, tente de manipuler la décision de justice. Cette société a été accusée de connivence avec la Séléka. Cette situation a conduit le gel des avoir de cette société à l’étranger conformément à la sanction des Nations-Unies.