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Centrafrique : "Ils nous lançaient des mains et des pieds découpés"
Publié le dimanche 28 mai 2017  |  Africatime
Crise
© Autre presse par DR
Crise Centrafricaine : quel avenir pour les déplacés du camp de Mpoko ?
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La ville de Bangassou, à 500 km de Bangui, la capitale, sombre à nouveau dans le chaos. Le quotidien des civils et des humanitaires est rythmé par les prises d'otage et les agressions.

À Bangassou, le cauchemar a commencé début mai : six Casques bleus de la Minusca tués dans une embuscade tendue par des villageois, l'arrivée d'une centaine d'hommes armés, puis le massacre des musulmans. Djamil, l'un des rescapés, raconte : « Les Casques bleus ont dit aux musulmans de se réfugier dans la mosquée. Ce qu'ils ont fait. Puis les Casques bleus les ont abandonnés. »

L'évêque de Bangassou, l'Espagnol Juan-José Aguirre-Munoz, précise : « Après le départ des Casques bleus, une vague de miliciens anti-balaka a accouru vers la mosquée en hurlant, brandissant machettes et fusils artisanaux. Ils ont vu l'imam sortir. Ils lui ont tiré dessus. Il est tombé à genoux, blessé à mort. »

Nuit d'horreur

Encerclés par des hommes armés, quatre cents musulmans ont attendu 48 heures. Des tireurs étaient postés tout autour. « Ils nous lançaient des mains et des pieds découpés », ajoute Djamil.

Le bilan officiel fait état de 108 morts et de 76 blessés. Ce carnage est l'oeuvre de « fils de chasseurs en colère », comme les appellent les habitants. Depuis plusieurs semaines, des dizaines de rapports d'ONG, confirmés par des observateurs de l'Onu et par les autorités locales, signalaient des mouvements d'hommes armés se dirigeant vers Bangassou. « Au moins mille », avance l'évêque. « C'est probable », renchérit un humanitaire, précisant que, lorsqu'ils ont déferlé sur la ville, « ils étaient drogués, alcoolisés, incontrôlables ».
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