Bangui – la banque mondiale promet d’ici 2020, 500 millions de dollars pour aider le Centrafrique à se relever. Un placement risque selon l’économiste centrafricain Magloire Lamine, estimant que cela serait source d’inflation, si rien de concret en face ne venait compenser. L’argent n’étant qu’une valeur subjective ajoute-t’il !
Son avertissement :”Il est illusoire de naïvement croire que seul l’argent sauverait ce pays. C’est le credo actuel du gouvernement en place, et c’est une grave erreur. Car un pays qui ne fait que consommer sans rien produire de lui-même, tout au moins en initiant des programmes de développement, est voué à l’échec, ceci, quelques soient les milliards que l’on y injecte. Ce ne serait qu’à fonds perdus, sans compter les capacités des politiciens centrafricains à la prédation des dons internationaux. La monnaie injectée dans un pays par terre à 100% comme la RCA n’a de valeur que face à quelque chose de concret, autrement, c’est une illusion, qui en outre aura des conséquences fâcheuses, dans un pays sans circuits économiques stables, voire inexistant, efficaces et viables. Tout l’argent qui y sera mis repartira aussitôt d’où il vient, du fait de sa simple utilisation en consommation de biens et services extérieurs que le pays est incapable de produire, avec les dégâts inhérents, notamment une diabolique combinaison paradoxale de DEFLATION-INFLATION. Le moindre banquier ou financier comprend cela.“
Vendredi 19 mai, Touadéra était à Bambari, accompagné de Kristalina Georgevia, la directrice générale de la Banque mondiale pour signer un accord de 45 millions de dollars, dont 28 millions en faveur des communautés affectées par les déplacements forcés. Il s’agit d’un don de l’Association internationale de développement (IDA), le fonds de la Banque mondiale pour les pays les plus pauvres.30 dédiés en aide aux déplacés. La signature a eu lieu symboliquement dans un camp de déplacés peuhls.
Le Projet d’appui aux communautés affectées par les déplacements forcés bénéficiera à 190 000 personnes (dont 50% des femmes) résidant principalement dans quatre villes du pays recensant un grand nombre de déplacés : Batangafo, Kaga-Bandoro, Bambari et Bria. Les populations des 3ème et des 5ème arrondissements de Bangui, des quartiers qui ont été particulièrement touchés par la crise politico-sécuritaire qui a plongé le pays dans le chaos entre 2013 et 2015, bénéficieront également du projet, l’objectif étant de faciliter le retour des populations qui avaient fui ces quartiers pour se réfugier dans des camps.
A Bambari, ceci viendra soutenir les travaux du projet Londo (travaux à haute intensité de main d’œuvre), dans une première phase d’aide à 250 bénéficiaires dont 89 femmes tirés au sort vendredi dernier en présence du Chef de l’Etat.
L’AVENIR
Si une planification d’utilisation des fonds est en cours d’écriture, le gouvernement centrafricain n’a pas en face fait des propositions et des plans de développement du pays. Tout axé qu’il est, comme le dit encore Magloire LAMINE, “A faire de la clochardisation”.
Cependant, il y a urgence, la RCA est actuellement le seul pays au monde à dépendre à 100% de l’aide extérieure, comme en état de faillite chronique depuis 40 ans.