NEW YORK - Au terme de sa visite de quatre jours en République centrafricaine (RCA), le sous-secrétaire général des Nations Unies aux droits de l'Homme, Andrew Gilmour, a appelé tous les acteurs à faire preuve de leadership, à renforcer les partenariats et à adopter une approche coordonnée "pour mettre les droits de l'Homme des Centrafricains au premier plan".
"La RCA que j'ai visité ces 4 derniers jours est un contraste frappant avec (celle) que j'ai vue lors de ma dernière (visite) au début de l'année 2014", a indiqué M. Gilmour, cité par l'ONU dans un communiqué publié mercredi.
"Le Bangui d'il y a trois ans, comme le reste du pays, était un lieu où la peur, le chaos, la violence et les atrocités, une économie effondrée et la crise humanitaire régnaient", a-t-il ajouté.
Le Sous-Secrétaire général s'est dit frappé par la nette amélioration de la sécurité dans la capitale centrafricaine, les marchés animés et les signes d'une vie économique croissante, les institutions de police, de justice et pénitentiaires qui commencent à prendre forme, "et surtout par une vision clairement articulée par les autorités centrafricaines d'une RCA pacifique, autonome et plus prospère, reposant sur la justice pour tous et l'impunité pour personne.
Pour M. Gilmour, Bambari - la "ville sans groupes armés" - avec sa gendarmerie, sa police et ses autorités judiciaires et civiles naissantes représente un modèle d'espoir sur la façon de progresser grâce à une collaboration solide entre la Mission multidimensionnelle intégrée de stabilisation des Nations Unies en Centrafrique (MINUSCA), les forces gouvernementales, les partenaires internationaux et les organisations non-gouvernementales.
"Pourtant, bien que de nombreux progrès aient été réalisés, il y a encore des tensions profondes et certains craignent une rechute soudaine", a constaté le Sous-Secrétaire général. "Les feux d'avertissement clignotent et ne doivent pas être ignorés", a prévenu M. Gilmour. "Les groupes armés se fondent dans des alliances déroutantes et continuent leurs attaques atroces contre les civils, principalement contre les femmes et les enfants".
La profonde frustration et l'exaspération de la population face à la lenteur des progrès dans l'arrestation des responsables de crimes, de la justice et de la restauration de l'autorité de l'État sont devenus de sérieux facteurs de risque, a souligné M. Gilmour.
"Pendant mon séjour, j'ai entendu un chœur de voix centrafricaines exprimant clairement leur désir de voir un nouveau pays, construit sur la justice et le respect de l'Etat de droit", a déclaré M. Gilmour. "Des demandes passionnées pour la fin de l'impunité ont été exprimées dans toutes mes réunions. Les gens dans le pays sont désespérés de tourner la page de leur histoire tourmentée et de s'assurer que les progrès réalisés depuis 2014 ne soient pas dilapidés", a-t-il conclu.