Depuis quelques semaines, plusieurs centaines de nos compatriotes des villes de Koui, Kaga bandoro, Bria, Alindao, Bangassou et bien d’autres, sont égorgés et froidement abattus par des bandes de barbares armés sans que le gouvernement n’envisage de prendre des mesures qui s’imposent.
Comme si cela ne suffisait pas, le Premier Ministre, M.Sarandji choisit de vociférer des propos va-t-en-guerre en appelant les musulmans du Km5 d’aller tuer les chrétiens de Boeing et du 5eme arrondissement de Bangui sous prétexte qu’on tue les musulmans à Bangassou.
Comment le Premier Ministre peut-il inciter certains centrafricains d’aller tuer d’autres centrafricains?
Doit-on admettre que le Premier Ministre excite à la haine communautaire?
Au nom de quels intérêts de la cité un homme d’État républicain et homme politique peut-il se permettre de faire l’apologie et la promotion de la violence sauvage, destructive et meurtrière ?
Les propos nettement irresponsables, absolument graves et extrêmement incendiaires tenus par M. Sarandji ne sont ni tolérables ni excusables.
De tels propos, dénués de noblesse et de dignité, débités par un homme d’État avec une très mauvaise humeur, d’une voix sonnante et un accent de colère et emportement comme s’il se querellait avec une foule, déshonorent la fonction gouvernementale.
Cette maladresse vient allonger la liste de graves manquements que le Premier Ministre et certains membres de son gouvernement se sont déjà rendus coupables et pour lesquels l’opinion nationale et internationale appellent instamment à la démission ou au limogeage.
Dans l’exercice des charges publiques, un homme d’État doit s’exprimer et agir de manière à ne pas outrager la sensibilité publique. Sa conduite doit être pure de tout reproche et de toute inconséquence. Il doit conserver sa modération, rompre avec tout esprit belliqueux, expurger sa pensée de tout de ce qui cause malheur et désolation et n’avoir que des motivations auxquelles commandent le bon sens et la raison.
Je rappelle qu’en politique, l’esprit de lucre, les vues intéressées, les affections, les considérations personnelles et la vision de faire la moisson d’or sont totalement proscrits.
L’honneur, la vertu,la grandeur et la noblesse qu’exige la fonction gouvernementale font présumer que les comportements honteux et nuisibles pour l’État doivent être sanctionnés sans mesure.
L’éloquence politique exige que l’on ne laisse pas libre cour aux différends politiques, aux états d’âme, aux rivalités et au dissentiment au détriment des intérêts collectifs et du rayonnement de la République.
Je déclare que le Président de la République, Pr Faustin Archange TOUADERA, que son intégrité a hissé au sommet de l’État, est un homme plein de bon sens, doué de hardiesse, de prudence et de brillantes qualités se montrant toujours affectueux, conciliant et étranger à tout sentiment d’animosité, mais le Premier Ministre, certains ministres et conseillers qui l’entourent sont des ombres vaines et constituent la pierre d’achoppement dans l’exercice de sa mission républicaine.
Dès lors, le Chef de l’État doit veiller à la fois sur le caractère, les discours et les actes de ceux-ci, de telle sorte qu’aucune de leurs fautes, aussi légère que soit-elle, n’échappe à sa connaissance.
Je trouve fort impérieux et urgent que l’intérêt public attaché à la répression de l’incitation à la haine communautaire et à la violence meurtrière, de la mauvaise gouvernance, de l’incompétence et de l’immoralité doit obliger le Président de la République, Chef de l’État, à prendre ses responsabilités pour sanctionner le gouvernement, car seuls la loi, la justice , l’utilité publique et les résultats concrets sont les limites naturelles des attachements amical, familial et professionnel dans le maniement des charges publiques.
Dr Doctrouvé Euloge KOI
Personnalité politique
Professeur de science politique
Ancien Directeur de Cabinet