Dans la matinée de samedi 03 juin 2017, deux véhicules 4X4 transportant des hommes en tenue armés jusqu’aux dents, à l’image des troupes qui partent en guerre contre les rebelles tetus, ont pris pour cible le domicile de Monsieur Doctrouvé Euloge KOI, Secrétaire Général du Parti Centrafricain pour l’Unité et le Développement (PCUD) et Coordonateur national du mouvement de l’Action pour la Paix et le Dialogue Islamo-Chrétien (APDIC), non pas pour assurer sa sécurité, mais procéder à une arrestation, somme toute, arbitraire, illégale, sans mandat d’amener ni convoccation régulière.
En effet, face aux exactions, aux tueries et aux autres actes criminels, exercés par des bandits armés sur les paisibles et innocentes populations de Bria, Koui, Bambarti, Alindao, Mobaye, Bakouma et Bangassou, Dr KOI, dans un élan de solidarité nationale et de patriotisme, a pris son bâton de pélerin poltique, conscient de sa responsabilité pour dénoncer rigoureusement l’inaction et le silence coupable des autorités étatitiques qui l’accusent de plusieurs griefs infondés :
Premièrement, on lui reproche de traiter le gouvernement dont-il appelle à la démission ou au limogeage, d’incompétent et de laxiste, ce qui est pourtant vrai, de l’avis de l’opinion nationale et internatioale.
Deuxièmement, on lui reproche de fustiger le Premier Ministre, Dr Mathieu Simplice Sarandji, qui s’est illustré négativement avec ses propos sur l’attaque de Bangassou, à l’occasion de la reception d’un mémorandum de l’association des victimes des crises politico-militaires au cours de laquelle il déclarait : « On tue les musulmans à Bangassou, c’est pour pousser les musulmans de Km5 d’aller tuer les chrétiens de Boeing et du 5eme arrondisement».
Troisiemement, on lui reproche de reveler les dessous nauséabonds d’une gestion rentière et prédatrice auxquels se livrent les autorités étatiques.
Fort heureusement, Dr KOI ne se trouvait pas à son domicile et il a échappé de belle à cette arrestation dont l’issue serait indubitablement de commettre des actes de torture ou d’atteinte à l’intégrité physique ou psychologique, orchestrés, de toute évidence, par le Ministre Léopold MBOLI FATRANE, nommément cité par Dr KOI pour « des actes obscènes de nature à offenser la pudeur sociale, à outrager les mœurs et à baver la morale publique » dans sa lettre ouverte adressée au Président de la République le 18 mai dernier.
Pour rappel, dès la publication de ladite lettre, Dr KOI était déjà activement recherché par la Section de Recherche et d’Investigation, qui a la réputation d’être une police politique, et fut contraint de s’exiler dans un pays voisin avant de revenir sur insistance d’un Conseiller à la Présidence qui lui avait pourtant garanti des mesures de sécurité.
Le Collectif condamne avec la plus grande fermeté l’acharnement dirigé contre Monsieur Doctrouvé Euloge KOI, qui a, tout de même, été l’un des principaux acteurs dans le processus politique inscrit dans la trajectoire de la paix, la cohésion sociale et l’organisation des élections générales sans exclusives ayant conduit au retour à l’ordre constitutionel souhaité par tous.
Le Collectif prend à temoin l’opinion nationale et internatioale face à ces forfaitures et violations de droit de la liberté d’expression, et tient le gouvernement responsable de quoi qui puisse advenir à la personne de M. KOI.
Le Collectif proclame sa détermination à se mobiliser pour barrer la route à toute tentative de retour aux pratiques dictatoriales.
Fait à Bangui, le 08 juin 2017
Le Directeur Exécutif
Mahamat Ousmane