La classe politique apprécie diversement l’approche de la Communauté Sant-Egidio de convier les leaders politiques et des groupes armés à Rome pour rechercher la solution à la crise que traverse le pa
La classe politique apprécie diversement l’approche de la Communauté Sant-Egidio de convier les leaders politiques et des groupes armés à Rome pour rechercher la solution à la crise que traverse le pays. Positions exprimées lors des interviews accordées au RJDH par Joseph Bendouga et Léa Mboua-Dounta ce 15 juin à Bangui.
La contradiction exprimée autour de l’implication de la Communauté Sant-Egidio intervient dans un contexte où le dialogue politique exprimé par la classe politique devient de plus en plus une évidence. Plusieurs personnalités de la classe politique et représentant les groupes armés y compris les pouvoirs publics sont présentes à Rome deux ans après l’invitation des leaders politiques par cette communauté ayant permis l’organisation des élections groupées de fin 2015 et début 2016.
Joseph Bendounga, président du parti MDREC est sceptique et qualifie de mafia l’apport de Sant-Egidio « Sant Egidio est une sorte de mafia politique religieuse et c’est un centre qui est mis en place pour s’accaparer de la crise pour sa publicité au détriment des acteurs de ce pays, toutes ses actions sont un coup d’épée dans l’eau », a-t-il précisé avant d’ajouter que « Saint Egidio ne fait rien de bon. Nous avons besoin de personne. Nous avons juste besoin que le gouvernement doit réarmer nos FACA, C’est à nous centrafricain de faire sortir notre pays de cette crise et un accord signé ne changera pas la situation », a-t-il persisté.
Léa Mboua Doumta, présidente du Parti de l’Unité Nationale est optimiste et salue le travail de Sant-Egidio « la crise centrafricaine est trop profonde, il faut arrêter de diaboliser les gens, nous saluons le travail de la communauté Sant-Egidio qui fait un travail de lobbying auprès d’autres institutions telles que le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, c’est grâce au plaidoyer de Sant-Egidio que le pape est venu en RCA, il est important de mettre à contribution les leaders politiques pour trouver une solution à la crise centrafricaine », a-t-elle indiqué.
Selon les investigations de RJDH, l’approche de Sant-Egidio fait suite à la volonté des pouvoirs publics à satisfaire la demande de la classe politique. Joseph Bindoumi, président du comité de suivi du forum de Bangui est favorable au dialogue tout en rejetant l’idée du partage de poste et de l’amnistie. « Conditionner la paix à un dialogue veut dire que c’est nous qui entretenons la violence et ce n’est pas ce dont le peuple a besoin au sortir de la transition avec le retour à l’ordre constitutionnel », a déclaré Joseph Bindoumi.
La Communauté Sant-Egidio s’est investie pour la réconciliation et la paix en République Centrafricaine. Elle a œuvré pour la libération du prêtre polonais kidnappé par le FDPC d’Abdoulaye Miskine. Son invitation à Rome des leaders politiques et des groupes armés s’inscrit dans le cadre d’un travail de suite pour la paix et la réconciliation après la venue du pape François dans ce pays.