Cette note présente un panorama des différents types de médiation qui ont accompagné la dernière crise centrafricaine depuis son commencement fin 2012
Cette note présente un panorama des différents types de médiation qui ont accompagné la dernière crise centrafricaine depuis son commencement fin 2012 jusqu’au début de l’année 2017 et ont abouti à une architecture de dialogue ad hoc et à un processus de médiation multidimensionnel toujours en cours.
Dans un contexte d’enlisement de la crise centrafricaine, cette note tente de comprendre les limites de cette architecture et souligne les leçons et questions que suscite ce processus de médiation multidimensionnel. Alors que les médiations religieuses s’essoufflent, les médiations politiques en viennent à se contredire faute de coordination véritable et une tentative de remise en cohérence de ces dernières est en cours sous l’impulsion de l’Union européenne.
La dimension confessionnelle et intercommunautaire du conflit centrafricain à partir de 2014 a nécessité le déploiement de deux pratiques de médiation : la médiation communautaire et la médiation politique. Comme la réconciliation nationale était à l’ordre du jour durant la période de transition (2014-2016) et qu’un accord pour le DDR entre le gouvernement et les groupes armés était jugé indispensable, ces deux médiations ont été mises en œuvre simultanément et en parallèle. De nombreux acteurs de la société civile se sont investis dans la médiation intercommunautaire et interreligieuse tandis que la médiation politique entre le gouvernement et les groupes armés était du ressort des internationaux.
Il serait possible de parler de médiation par le haut et de médiation par le bas si la plupart des acteurs impliqués n’avaient pas une double présence, i.e. une présence et une action au niveau national et au niveau local. Il en est ainsi des leaders religieux qui ont joué un rôle sur les plans international, national et local mais aussi de certains acteurs internationaux. L’ONU par exemple a effectué des médiations par le haut (au niveau du gouvernement à Bangui) et des médiations par le bas (au niveau local, voire au niveau de quartier par l’intermédiaire de la section Affaires civiles de la MINUSCA). Grâce au soutien des ONG internationales à des associations locales pour œuvrer à la réconciliation, l’international a rencontré le local pour donner naissance à des actions de médiation et de dialogue.
Thierry VIRCOULON