BANGUI – Le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) de février à mai 2017 reconfirme l’insécurité alimentaire à Carnot dans la Mamberé-Kadei et dans l’Ouham Pendé.
La Centrafrique depuis 2013 fait face à une crise sécuritaire et humanitaire, avec une dimension de l’insécurité alimentaire inquiétante. L’insécurité alimentaire qui touche beaucoup de localité de pays intervient dans un contexte où le déplacement de la population, suite aux violences, empêche des habitants à pratiquer leurs activités de subsistance notamment l’agriculture.
Le cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC) de février à mai 2017 reconfirme que 15% de la population de la préfecture de la Mamberé-Kadei, soit 63. 624 personnes, sont en phase critique d’insécurité alimentaire. Cependant dans l’Ouham Pendé où sévissent les rebelles de 3R, RJ et Anti-Balaka, elle est estimée 58% de la population totale qui est de 290 328 personnes. Parmi cette population, au moins 90.102 sont en insécurité alimentaire aigue, lit-on dans l’aperçu humanitaire de OCHA.
Selon la coordination humanitaire, dans le cadre de protection de semences, des coupons alimentaires ont été distribués à 1.200 ménages décapitalisés d’une valeur monétaire de 29 000 XAF par ménage dont 500 à Berberati (255 femmes et 245 hommes) et 700 à Carnot (357 femmes et 343 hommes). Pour les ménages qui sont touchés par une insécurité alimentaire sévère, des coupons alimentaires ont été distribués à 1.000 ménages dont 800 à Berberati (408 femmes et 392 hommes) et 200 à Carnot (113 hommes et 87 femmes).
Dans la préfecture de l’Ouham Pendé, OCHA relève que cette analyse reflète aussi la situation dans laquelle se trouve la plupart de ses sous-préfectures qui enregistrent un grand nombre de déplacés depuis la fin de l’année 2016.
Pour y apporter une réponse, « un partenaire a commencé au mois de juin la distribution des 531 tonnes des vivres à 7 500 personnes à Markounda (Ouham), 6 000 à Paoua, 10 000 à Bocaranga, 6 000 à Ngaoundaye et 8 000 à Makounziwali ».
Une autorité administrative de Markounda, jointe par la RCA appelle des partenaires à vite intervenir pour lutter contre l’insécurité alimentaire dans sa zone et au gouvernement de créer des conditions de sécurité pour pousser les habitants à vaguer à leurs occupations.
La population en insécurité alimentaire fait face à plusieurs autres défis. Il s’agit notamment des difficultés d’accès aux soins de santé, des problèmes de protection et de manque d’abris.
En avril 2017, le PAM avait noté que 48% de ménages en Centrafrique sont menacés par l’insécurité alimentaire, soit environ 2,125 millions de personnes, près de la moitié de sa population.