Polémique en Centrafrique autour de l'accord de paix signé sous l'égide de la communauté de Sant'Egidio, signé le 19 juin à Rome entre les groupes armés et le gouvernement centrafricain. Parmi les signataires, figure Godefroy Mokamanédé, présenté comme le «représentant du cardinal Dieudonné Nzapalainga». Problème : dans un communiqué, le cardinal centrafricain, archevêque de Bangui, déclare n'avoir mandaté personne.
Dans son communiqué, le cardinal Nzapalainga salue « tous les efforts pour ramener la cohésion sociale en RCA », mais précise qu'il n'a mandaté personne pour le représenter lors des discussions de Sant'Egidio, ni en son nom personnel, ni au nom de la conférence épiscopale.
Les évêques, qui se sont réunis la semaine dernière, font remarquer qu'à aucun moment la conférence n'a été associée à ces discussions. D'où leur surprise de voir figurer au bas de l'accord le nom d'un soi-disant représentant du cardinal.
Godefroy Mokamanédé, ancien vice-président de l'autorité nationale des élections, a participé plusieurs fois à des rencontres de ce type, mais comme observateur, indique Mgr Nestor Aziagba, vice-président de la Conférence épiscopale. Mais cette fois c'est de « l'usurpation » ose le prélat.
Du côté de Sant'Egidio, on cache mal son embarras. Mauro Garofalo, chargé des relations extérieures de l'organisation, parle d'un « malentendu » que Godefroy Mokamanédé et le cardinal -- qui se connaissent bien selon lui-- devront clarifier entre eux.
Cette polémique est-elle de nature a discréditer cette entente de Sant'Egidio ? « Non », répond Mauro Garofalo. « Cette polémique nous permettra d'être encore plus inclusifs. Cet accord est né, mais il faut encore travailler pour le faire apprécier par tout le monde », ajoute le diplomate qui se rendra à Bangui pour des explications de texte auprès des leaders religieux, dont les évêques, la semaine prochaine.
Centrafrique: les évêques démentent avoir envoyé un émissaire aux négociations de Rome.
Le cardinal Dieudonné Nzapalainga, président de la Conférence épiscopale centrafricaine (CECA), a déclaré n'avoir mandaté personne à Rome pour la signature d'un accord de paix entre groupes armés, alors qu'un des signataires s'est réclamé de la CECA.
"Tout en saluant tous les efforts en faveur du rétablissement de la cohésion sociale en République centrafricaine (...) la CECA et son Eminence Dieudonné Cardinal Nzapalainga tiennent à préciser que Son Eminence n'a mandaté personne pour le représenter et prendre des engagements en son nom", explique le prélat dans un communiqué parvenu mardi à l'AFP.
Le texte dénonce le fait qu'"un des signataires s'est présenté comme l'émissaire de S.E. Dieudonné Cardinal Nzapalainga", sans préciser qui était ce signataire.
Le 19 juin, 13 groupes rebelles sur les 14 recensés dans le pays ont signé à Rome un accord prévoyant un cessez-le-feu immédiat, sous le parrainage de la communauté catholique Sant'Egidio.
Dès le lendemain de la conclusion de l'accord, le cessez-le-feu avait été rompu à Bria, dans le centre, où de violents affrontements ont fait une centaine de morts, selon les autorités locales et des sources sécuritaires.