Ils sont 40 000 sur une population de 45 000 à vivre dans des camps de déplacés à Bria, dans le nord-est de le RCA. Dans le plus important, leur nombre est passé de 3 000 à 25 000 en quelques jours après les premiers affrontements de la mi-mai. Flanqués aux murs de la Minusca, ils vivent dans une sécurité précaire et des conditions de vie insalubres.
Ils sont cinq à jouer aux dames au milieu des tentes de fortune et des eaux usées qui se déversent à côté. Vinserge a fui son quartier après les derniers affrontements de la semaine dernière. Sans rien pouvoir emporter, même pas sa machine à coudre qui le faisait vivre. « On n'a pas récupéré, c'est déjà brûlé, confie-t-il. On n'a rien à faire, seulement le damier. Ça c'est le jeu seulement, on n'a rien. Pas de travaux. Il n'y a rien à faire à Bria. »
Malgré leur vie sur le site, ces jeunes filles continuent de rire. Melissia a dû fuir, elle aussi pour éviter de se faire tuer. Cette jeune femme de 22 ans, mère d'un enfant de 3 ans, se plaint des conditions d'hygiène sur le site : « Ce n'est vraiment pas bon. Les gens défèquent par ci par là, à l'air libre. On a des problèmes d'eau aussi et ce n'est pas bon non plus pour les enfants. »
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