Les Centrafricains sont surpris du déplacement à N’Djamena du Président de la République Centrafricaine Faustin Archange Touadera. A t’il demandé à être reçu par Idriss Deby Itno, responsable en partie du chaos et des massacres dans son pays ? Ou à t’il été convoqué par le maitre de N’Djamena pour faire pression?
Ce sont des questions que se posent les Centrafricains angoissés. On connait la détestation, à juste titre de Deby par la population centrafricaine. Elle n’a pas oublié les brutalités des soldats Tchadiens à Bangui dans le cadre de la MINUSCA: Viols abus sexuels sur adolescentes et autres dérives violentes; Soutiens matériels aux ex-Sélékas musulmans.
Des soldats Tchadiens n’hésitant pas à tirer sur la foule. Rejetés par les Centrafricains à cause de leur comportement criminel et sans retenue. Deby a été contraint de retirer ses soldats de la MINUSCA. Le Rapport de l’ONU est là pour en témoigner. Ce rapport contient des accusations à l’endroit des soldats tchadiens, que ce dernier s’est empressé de dénoncer pour couvrir les crimes de sa soldatesque en Centrafrique depuis 2002 quand il chassé Ange Felix Patassé pour installer François Bozizé au pouvoir. Après de multiples pressions pour que l’ONU ne publie pas ce rapport, Deby aux abois cherche des soutiens. Il se tourne vers le pays que ses soldats ont martyrisé son peuple.
C’est insupportable !. Comment, le Président Touadera va t-il expliquer à son peuple les raisons de ce déplacement surprenant ? Dés son retour à Bangui, le Président centrafricain a fait la déclaration suivante : « Le Tchad a aidé mon pays dans des moments difficiles ». Critiquant et remettant ainsi en cause, le rapport claire et détaillé de l’ONU sur les crimes commis en Centrafrique entre 2003-2015.
Quels sont les services rendus par le Tchad, à la Centrafrique ? Les Centrafricains gardent un souvenir tragique du passage des soldats de Deby à Bangui. Une association des victimes centrafricaines de la barbarie de la soldatesque de Deby préparent une pétition pour que celui-ci comparaisse devant la Cour Pénale Internationale (CPI) pour crimes de guerre et contre l’humanité.
Voila une situation singulière, qui oblige le Président centrafricain à s’expliquer devant le peuple. Le discours du Président, à son retour de N’Djamena a certainement surpris et stupéfié les Centrafricains. Qui vont certainement le faire savoir. Si le but de ce voyage est de faire allégeances au tyran du bord du Lac Tchad, c’est une énorme faute politique.
Implicitement, le Président centrafricain ouvre la voix à l’impunité des auteurs de crimes de guerre et contre l’humanité en RCA. C’est suicidaire pour sa part. Car Deby est en partie responsable du chaos centrafricain. On perçoit mal les raisons de ce voyage et le soutien qu’apporte le Président centrafricain aux bourreaux de son peuple. Rechercher des rapports de bon voisinage avec la Tchad est légitime. Mais à quel prix? Les peuples tchadien et centrafricain entretiennent des relations fraternelles et séculaires qu’il faut sauvegarder. Il faut dénoncer les manœuvres et les caprices d’un dictateur ombrageux et impérialiste.
DEBY ET LE CENTRAFRIQUE
L’obsession du Président tchadien c’est d’arriver à transformer le Centrafrique en protectorat. De mettre sous sa coupe les Présidents du pays des Bantous. Les trois anciens Président centrafricains : François Bozizé, un rebelle et chef des libérateurs, un autre chef rebelle de la Séléka Michel Djotodia et Catherine Samaba-panza ont été les produits made in Deby qui a mis à leur disposition armes et mercenaires soudano-tchadiens.
Menacé par des rebellés tchadiens qui veulent le chasser du pouvoir. Car pour eux, Deby est un autocratique despote qui ne gouverne le Tchad qu’avec son clan. De nombreux assassinats d’opposants lui sont attribués. Il y a aussi le pétrole principal revenu du Tchad, que Deby veut garder l’exclusivité de l’exploitation. Or, il se trouve que la plus grande partie du gisement de pétrole se trouve en Centrafrique, qui ne manquera pas d’exploiter aussi la nappe pétrolière. Ce qui diminuera le volume du pétrole tchadien. C’est un véritable cauchemar pour le despote tchadien, qui plombera encore plus son économie vacillante.
Le Président centrafricain qui vient de le soutenir ouvertement a entrepris là, une démarche qui met son propre pouvoir en grand danger au moment où le pays est à feu et à sang. Alors que Zémio est entièrement contrôlé par une faction de la Séléka qui s’apprêterait peut- être, à transformer en Califat cette région de l’extrême Est de la République Centrafricaine.
Monsieur le Président Touadera votre mission suprême et primordiale c’est la protection des populations, la garantie de l’intégrité du territoire. Allez à N’Djamena pour soutenir celui que les centrafricains considèrent comme le principale responsable de l’instabilité de leur pays est incompréhensible.
JOSEPH AKOUISSONNE