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La mission impossible de la Cour pénale spéciale en Centrafrique
Publié le vendredi 7 juillet 2017  |  Le Monde
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© Autre presse par DR
Des ex-Séléka évacuent le Camp de Roux à Bangui.
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Dans un climat d’impunité généralisé, Abdoulaye Hissène, chef de l’ex-Séléka accusé de graves crimes, ne craint pas l’action de la CPS, censée débuter ses enquêtes en octobre. Le pedigree d’Abdoulaye Hissène fait de lui un bon client pour la Cour pénale spéciale (CPS) chargée d’instruire et de juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis en Centrafrique depuis 2003. Ce chef de milices de l’ex-Séléka est accusé par la justice de son pays de meurtres, tortures et pillages commis en septembre 2015 à Bangui. Ce n’est là – environ 70 morts – que le cas le plus documenté de ses exactions. Mais son dossier résume également la mission quasi impossible, à ce jour, que la CPS est censée accomplir. Comment rendre justice aux victimes d’Abdoulaye Hissène dans un pays livré aux groupes armés ?

Rencontré début juin à Bria, théâtre d’affrontements meurtriers entre milices qui se déchirent et prospèrent en l’absence de toute autorité étatique, Abdoulaye Hissène vivait en effet sa vie de chef de guerre entouré d’hommes en armes, dont des mercenaires tchadiens ou soudanais. Serein. Son inscription, un mois plus tôt, sur la liste des sanctions des Nations unies ne le perturbait pas. Abdoulaye Hissène avait d’autres soucis à gérer que l’hypothétique action des juges d’une CPS embryonnaire, très loin de Bria.

Abdoulaye Hissène est président du Conseil national de défense et de sécurité du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l’héritière d’une Séléka (rébellion originaire du nord musulman de la RCA) qui ne cesse de se diviser après avoir occupé brièvement le pouvoir en Centrafrique de 2013 à 2014. Son titre est ronflant au sein d’une organisation rebelle et illégale. Mais il traduit toutefois le poids de cet homme dans le tourbillon des luttes fratricides et meurtrières auxquelles s’ajoutent celles contre ses adversaires « naturels » et chrétiens anti-Balaka. Sans oublier l’exploitation houleuse des « diamants de sang » de la région.

Une litanie d’horreurs

En mars 2016, Abdoulaye Hissène s’était d’ailleurs évadé de sa cellule de la Section de recherche et d’investigation (SRI) à Bangui grâce à l’intervention d’un commando lourdement armé. C’était au lendemain de son arrestation. Il faut dire qu’il n’y a pas de prison à Bangui. Pas vraiment de police non plus. Quant à Bria et sur une grande partie du pays, Abdoualye Hissène n’a à craindre que la vengeance de ses nombreuses victimes ou les ambitions et autres convoitises de ses « amis ». Mais pas grand-chose des quelque 12 000 casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca).

La CPS ? Le Comité des sanctions aux Nations unies ? La Cour pénale internationale ? Les crimes de guerre ? Autant de réalités virtuelles pour lui. « Par manque d’autorité de l’Etat, je suis obligé d’agir à Bria comme un gouverneur. Ici, je n’ai pas de prison. Si je prends quelqu’un en train de tirer, soit il lève les mains en l’air, soit il prend une balle dans la tête », explique-t-il, candidement dirait-on si la vie d’hommes, de femmes ou d’enfants n’en dépendait.

Le problème pour la stabilisation de la Centrafrique est que ce pays enclavé, exsangue après des décennies de guerres et de prévarication, regorge d’Abdoulaye Hissène que l’on retrouve dans tous les camps : policiers, militaires, groupes politico-militaires liés aux ex-présidents François Bozizé ou Michel Djotodia… En mai, un rapport des Nations unies recensait les milliers de crimes commis en Centrafrique depuis 2003. Une litanie d’horreurs reproduites, année après année, régime après régime, dont le dénominateur commun est l’immunité qui protège leurs auteurs.

Un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié mardi 4 juillet, estime que « la CPS a le potentiel de briser la longue tradition d’impunité du pays pour les atrocités ». Tout comme la Cour pénale internationale, qui est compétente et mène des enquêtes sur les personnes portant la plus grande responsabilité pour des crimes graves. Sauf que deux ans après la promulgation de la loi établissant la CPS, « les progrès vers sa mise en œuvre ont été lents », regrette l’organisation de défense des droits humains.

Dans un climat d’impunité généralisé, Abdoulaye Hissène, chef de l’ex-Séléka accusé de graves crimes, ne craint pas l’action de la CPS, censée débuter ses enquêtes en octobre. Le pedigree d’Abdoulaye Hissène fait de lui un bon client pour la Cour pénale spéciale (CPS) chargée d’instruire et de juger les crimes de guerre et contre l’humanité commis en Centrafrique depuis 2003. Ce chef de milices de l’ex-Séléka est accusé par la justice de son pays de meurtres, tortures et pillages commis en septembre 2015 à Bangui. Ce n’est là – environ 70 morts – que le cas le plus documenté de ses exactions. Mais son dossier résume également la mission quasi impossible, à ce jour, que la CPS est censée accomplir. Comment rendre justice aux victimes d’Abdoulaye Hissène dans un pays livré aux groupes armés ? Rencontré début juin à Bria, théâtre d’affrontements meurtriers entre milices qui se déchirent et prospèrent en l’absence de toute autorité étatique, Abdoulaye Hissène vivait en effet sa vie de chef de guerre entouré d’hommes en armes, dont des mercenaires tchadiens ou soudanais. Serein. Son inscription, un mois plus tôt, sur la liste des sanctions des Nations unies ne le perturbait pas. Abdoulaye Hissène avait d’autres soucis à gérer que l’hypothétique action des juges d’une CPS embryonnaire, très loin de Bria. Abdoulaye Hissène est président du Conseil national de défense et de sécurité du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), l’héritière d’une Séléka (rébellion originaire du nord musulman de la RCA) qui ne cesse de se diviser après avoir occupé brièvement le pouvoir en Centrafrique de 2013 à 2014. Son titre est ronflant au sein d’une organisation rebelle et illégale. Mais il traduit toutefois le poids de cet homme dans le tourbillon des luttes fratricides et meurtrières auxquelles s’ajoutent celles contre ses adversaires « naturels » et chrétiens anti-Balaka. Sans oublier l’exploitation houleuse des « diamants de sang » de la région. Une litanie d’horreurs En mars 2016, Abdoulaye Hissène s’était d’ailleurs évadé de sa cellule de la Section de recherche et d’investigation (SRI) à Bangui grâce à l’intervention d’un commando lourdement armé. C’était au lendemain de son arrestation. Il faut dire qu’il n’y a pas de prison à Bangui. Pas vraiment de police non plus. Quant à Bria et sur une grande partie du pays, Abdoualye Hissène n’a à craindre que la vengeance de ses nombreuses victimes ou les ambitions et autres convoitises de ses « amis ». Mais pas grand-chose des quelque 12 000 casques bleus de la Mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca). La CPS ? Le Comité des sanctions aux Nations unies ? La Cour pénale internationale ? Les crimes de guerre ? Autant de réalités virtuelles pour lui. « Par manque d’autorité de l’Etat, je suis obligé d’agir à Bria comme un gouverneur. Ici, je n’ai pas de prison. Si je prends quelqu’un en train de tirer, soit il lève les mains en l’air, soit il prend une balle dans la tête », explique-t-il, candidement dirait-on si la vie d’hommes, de femmes ou d’enfants n’en dépendait. Le problème pour la stabilisation de la Centrafrique est que ce pays enclavé, exsangue après des décennies de guerres et de prévarication, regorge d’Abdoulaye Hissène que l’on retrouve dans tous les camps : policiers, militaires, groupes politico-militaires liés aux ex-présidents François Bozizé ou Michel Djotodia… En mai, un rapport des Nations unies recensait les milliers de crimes commis en Centrafrique depuis 2003. Une litanie d’horreurs reproduites, année après année, régime après régime, dont le dénominateur commun est l’immunité qui protège leurs auteurs. Un rapport de Human Rights Watch (HRW), publié mardi 4 juillet, estime que « la CPS a le potentiel de briser la longue tradition d’impunité du pays pour les atrocités ». Tout comme la Cour pénale internationale, qui est compétente et mène des enquêtes sur les personnes portant la plus grande responsabilité pour des crimes graves. Sauf que deux ans après la promulgation de la loi établissant la CPS, « les progrès vers sa mise en œuvre ont été lents », regrette l’organisation de défense des droits humains.
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