Les affrontement sporadiques depuis deux semaines entre groupes armés à Zémio, dans le sud-est de la Centrafrique, ont fait au moins 6 morts et des milliers de déplacés, selon le dernier bilan de l’ONU publié mardi qui fait état d’autres violences dans le pays.
"Selon les premières estimations, près de 20.000 personnes sont déplacées sur au moins 5 sites à Zémio (...).L’un des partenaires humanitaires a enterré 6 corps dans une fosse commune", détaille le rapport du bureau des affaires humanitaires de l’ONU en Centrafrique (Ocha) publié mardi.
Le 28 juin, des hommes armés non identifiés sont entrés dans la ville de Zémio, à 1.000 km de Bangui, sur la frontière avec la République démocratique du Congo, pillant et brûlant des boutiques et des maisons.
Des violences meurtrières ont continué de façon sporadique, avec des affrontements vendredi 7 juillet, selon Ocha.
La force armée de l’ONU en Centrafrique(Minusca) présente à Zémio, a indiqué à l’AFP que des peuls et des anti-balaka figurent parmi les groupes armés qui s’affrontent.
L’organisation onusienne rappelle dans son rapport mardi que le nombre total "de personnes tuées pendant les attaques depuis le 28 juin n’est pas encore disponible faute d’accès" dans une ville où l’insécurité est quotidienne.
"On n’a pas pu ramasser les corps, ils sont restés plusieurs jours dans les rues et dans les quartiers où on ne pouvait pas accéder", témoigne un humanitaire rapatrié à Bangui et qui a préféré garder l’anonymat.
Dimanche 9 juillet, 28 humanitaires ont été "relocalisés" à Bangui "en raison de rumeurs de nouvelles incursions de groupes armés dans la ville", indique Ocha.
La Minusca effectue "des patrouilles robustes sur les principales voies de la ville (de Zémio) et ses environs", a indiqué son porte-parole.
Le dernier bilan d’Ocha souligne également que "la situation sécuritaire à Bria (centre) demeure préoccupante depuis le déclenchement des hostilités entre groupes armés le 20 juin dernier" (une centaine de morts), avec de nouveaux affrontements le 5 juillet (15 morts) et des violences le 7 juillet à 10 km de Bria.
A Bangassou, théâtre de massacres mi-mai qui avaient déclenché un nouveau cycle de violences en Centrafrique, "une accalmie relative est observée depuis quelques jours", écrit Ocha.
La moitié de la population centrafricaine dépend de l’aide humanitaire selon les Nations unies, dans un pays en proie à un regain de violences depuis plusieurs mois.
La Centrafrique a basculé dans les massacres en 2013 avec le renversement du président François Bozizé par la rébellion seleka, qui a entraîné des représailles de groupes anti-balaka.