A l’occasion du Comité de politique monétaire de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac), le 11 juillet à Yaoundé, le gouverneur Abbas Mahamat Tolli, a démenti la rumeur sur les projets de dévaluation du FCFA dans la zone Cemac (Cameroun, Centrafrique, Congo, Gabon, Guinée équatoriale, Tchad).
« Les rumeurs sur la dévaluation du FCFA ont cours depuis quelques temps. Entretenues sur les réseaux sociaux et par une certaine presse, ces mesures apparaissent de manière épisodique sur la scène sous-régionale depuis le milieu des années 90, après la dévaluation intervenue le 12 janvier 1994. Ce phénomène n’est donc pas nouveau. Et, comme les autres fois, ces rumeurs sont sans aucun fondement. La spécificité aujourd’hui est que cette rumeur touche davantage la zone Cemac, en épargnant cette fois-ci la zone Uemoa », a déclaré le gouverneur de la Beac.
Dans son exposé, Abbas Mahamat Tolli a fait une sorte d’études comparatives entre la situation économique en 2017 et celle qui a précédé la dévaluation du FCFA en 1994. Le taux de croissance économique de la Cemac selon le gouverneur est prévu en termes réels à 0,8% en 2017, contre -0,3% en 1993. Le taux d’investissement se situerait à 23,5% du PIB contre 18,8% à la veille de la dévaluation. Le taux d’inflation est prévu en moyenne annuelle à 1,6% en 2017, inférieur à la norme communautaire de 3%, contre -0,4% en 1993.
« Le taux de couverture de la monnaie serait largement supérieur, se stabilisant autour de 60% en 2017, contre 14,8% en 2013, témoignant d’un coussin de réserves officielles encore confortable, de près de 2800 milliards de FCFA en 2017, contre 165 milliards en 1993. Ces réserves officielles, qui garantissent la stabilité externe de notre monnaie représenteraient 2,1 mois d’importations de biens et services en 2017, contre 1,3 mois en 1993 », a précisé M. Abbas Mahamat.
Dans la même veine, a-t-il ajouté, le compte d’opérations de la Beac auprès du trésor français serait excédentaire de quelque 2600 milliards de FCFA en 2017, contre un déficit de 78,6 milliards fin 1993. En moyenne, le taux de couverture extérieure de la monnaie était de 21,9% sur la période 1990-1993, contre 80,9% sur la période 2013-2016 et une prévision de 60,4% sur la période 2017-2020.
Sylvain Andzongo