APA - L’archevêque de Bangui, le cardinal Dieudonné Nzapalainga, qui participe actuellement à Yaoundé, au Cameroun à la 11è assemblée générale de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (ACERAC), a déclaré mercredi dans une interview à APA que son pays, la République centrafricaine, est un brasier endormi qui peut prendre feu à tout moment.
Selon le prélat « à Bangui, la situation est caractérisée par un calme précaire qui y règne. On peut circuler mais on sent qu’au fond des gens, il y a encore ce sentiment de haine, de vengeance. On est comme assis sur des braises ».
Si dans la capitale l’on peut parler d’un léger mieux, « par contre, à l’intérieur du pays, la situation reste plus préoccupante dans le sens que les hommes qui sont encore en armes, prennent en otage toutes les provinces, pour ne pas dire les régions entières », a-t-il affirmé.
Les inquiétudes de ce prince de l’Eglise catholique se comprend d’autant que « les hommes en armes, c’est eux qui rackettent, c’est eux qui volent, qui pillent, qui incendient, qui détruisent les villages entiers et nous pensons qu’il s’agit là des situations préoccupantes où les pauvres populations sont victimes des seigneurs de guerre ».
D’où son appel à la communauté internationale pour aider cette nation à sortir définitivement de la crise sociopolitique dans laquelle elle a sombré depuis 1993 sinon, c’est l’anarchie qui va s’installer définitivement.
Ce qui justifie le fait qu’actuellement « il y a un chaos dans notre pays et tout le monde s’improvise préfet, sous-préfet, chef, parce qu’il a une arme», a-t-il déploré.
Agé de 50 ans, le plus jeune cardinal africain de tous les temps appelle la communauté à une prompte réaction et pour cause, « ils veulent maintenant vendre de l’or, vendre le diamant mais aussi être les chefs et collecter de l’argent parce que l’Etat n’existe plus, l’Etat est faible », a relevé le cardinal Nzapalainga.
Conséquence « l’Etat est seulement à Bangui et à l’intérieur du pays vous avez beau avoir le préfet, vous avez beau avoir le maire, ces autorités jouent plus les rôles de figuration et ils n’ont pas l’effectivité de leur autorité » a insisté l’homme de Dieu.
La situation en Centrafrique qui s’adosse sur un conflit interreligieux entre les Séléka musulmans et les anti-Balaka, chrétiens est au centre des discussions de cette assemblée plénière des évêques d’Afrique centrale.
Le thème de cette rencontre étant « L’œcuménisme et le dialogue interreligieux en Afrique centrale».
MBOG/od/APA