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Centrafrique : En état de coma dépassé !
Publié le dimanche 16 juillet 2017  |  Médiapart
Bangui
© Autre presse par DR
Bangui capitale de la Centrafrique
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Difficile dorénavant de cacher la misère derrière son petit doigt, la RCA va mal, très mal, comme jamais elle ne l'a été. Dans un récent article titré "La République Centrafricaine en plein chaos", le journal "Le Monde" en France, par la plume de Christophe Châtelot a sonné le tocsin, sur un état des lieux catastrophique.

Citons des extraits : "Elu début 2016, le président Faustin-Archange Touadéra n’a connu que quelques mois d’état de grâce. Aujourd’hui, tout le monde critique son indécision et ses absences répétées du pays alors que la crise sécuritaire s’aggrave. A sa décharge, il a hérité d’un Etat fantôme dont la réalité ne dépasse guère les faubourgs de Bangui. Mais, comme ses prédécesseurs, son régime ne manque pas d’énergie pour dépecer ce qui reste du corps moribond de la Centrafrique et de ses richesses. [...] Pourtant, en ces jours sombres, ce qui préoccupait le président du Parlement et M. Jousso était de savoir si l’opposition allait déposer une motion de censure contre le gouvernement. La raison de cette initiative ? La mauvaise volonté affichée du premier ministre, Simplice Sarandji, pour répondre aux élus au Parlement. « Futile ! lâche un diplomate africain en poste à Bangui. Le gouvernement ne travaille pas. Il n’existe même aucune task force gouvernementale pour traiter de l’urgence de la situation sécuritaire, mais l’opposition ne cherche qu’une chose : déboulonner le président et le gouvernement. »

« La Centrafrique va droit dans le mur et on ne sait pas comment l’éviter », déclare sans ambages un diplomate occidental en place à Bangui.
INFANTILISME ET NAVIGATION A VUE

Il y a des limites aux voyages touristiques présidentiels, surtout, pour des effets frisant le néant. Et l'horizon est sombre. La majorité des donateurs ayant fait des promesses à Bruxelles se désespèrent, aucun plan de sauvetage du pays ne leur a été proposé par le gouvernement, et les uns après les autres ne veulent plus entendre parler du Centrafrique.

Et pour cause, 14 des 16 préfectures du pays sont entre les mains des bandes armées, un aveu officiel du porte parole Théodore Jousso. Un pays plus que jamais dérégulé, les morts se comptent par centaines, des maisons brûlées, par milliers, la famine a atteint la moitié de la population, l'autre moitié tente de survivre comme elle peut.

Mais pendant ce temps, c'est la fête au Palais présidentiel, où quotidiennement, les mets les plus fins, et les vins les plus rares sont servis à des convives triés sur le volet, issus du clan et de la tribu du président.

Le gouvernement s'approprie les rares réalisations financées par l'extérieur, incapable lui-même de la moindre initiative. A part se chicaner avec le Parlement, qu'il tente d’étouffer par tous les moyens.

Les réponses présidentielles à la crise quant à elles sont ubuesques. Une logorrhée à vide, et des erreurs politiques à répétition. Se faire convoquer à N’Djamena pour ensuite servir de haut parleur du président tchadien, en remettant en cause l'ONU, est-ce bien sérieux ?

L'inculture politique bat son plein, du sommet à la base. Avec une carence totale et réelle d’idéologie, de projet et de programme au plan politique et social.

Et l'on replonge dans les travers habituels de tribalisme, de népotisme, de gabegie, d'impunité à tout va, de passe-droits, de détournements de richesses; de discours politiques, juridiquement vides et creux. A cela s'ajoute la prééminence des épiphénomènes puérils, noyés dans un complet manque de discernement.

Conséquence d'un aveu flagrant d'incompétence et de ridicule, comme d'habitude, de nouveau appel à 'la mère patrie'. Les français redébarquent, et pour dit-on une mission de longue haleine. Comme s'il ne suffisait déjà pas de collectionner toutes les armées du monde, avec leurs lots de prédateurs sexuels.
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