Réuni le 11 juillet dernier, à la faveur de sa session ordinaire, le Comité de politique monétaire (CPM) de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC) a relevé une reprise progressive de la croissance, consécutive au dynamisme du secteur non pétrolier au niveau de la sous-région.
Le communiqué publié au terme de cette rencontre relève une légère remontée de la croissance économique (+0,8%) en termes réels, une atténuation des tensions inflationnistes avec un taux de +1,6% à fin décembre dernier.
A la lumière des données économiques, monétaires et financières actualisées de l'année 2017, le CPM note également un recul du déficit du solde budgétaire, base engagements, hors dons, à -3,5% du produit intérieur brut (PIB), une amélioration des comptes extérieurs, avec un déficit du solde courant revenant à 7,9% du PIB, ainsi qu’une légère remontée du taux de couverture extérieure de la monnaie à 60,6%.
Au plan des réserves de change, le Comité a aussi noté leur reconstitution progressive, avant d’encourager la poursuite des efforts y ayant contribué, notamment la signature des accords d'aide pour le redressement économique avec le Fonds monétaire international (FMI).
Fort de ces analyses, et après examen des différents facteurs influençant la stabilité monétaire et financière en zone CEMAC, le CPM a décidé de réduire de 10% à 7% le taux de pénalité appliqué aux banques et aux Trésors publics, et de maintenir inchangés les autres principaux taux.
Le communiqué de la BEAC ne donne cependant, pas de détails sur les éléments qui ont contribué à l’amélioration des indicateurs de la sous-région. Si le taux de couverture extérieur de la monnaie s’est amélioré, on relèvera qu’à la fin avril 2017, l’ensemble des réserves de change était de 4,5 milliards $, en légère baisse comparé aux 4,7 milliards $ de la fin 2016. Des données au-delà de cette période n’ont pu être accessibles
Par ailleurs, la publication des performances économiques du premier trimestre 2017 par certains des pays de la communauté fait ressortir un gap entre le niveau d’exécution du budget et les dispositions de la loi des finances de la période en cours. Au Cameroun, par exemple, le manque à gagner des recettes budgétaires sur les projections de la loi de finances est de 148,8 milliards de FCFA et une amélioration du déficit budgétaire dans ce contexte n’a été obtenue que grâce à un gap de dépenses budgétaires de 246,3 milliards de FCFA.
Enfin, parmi les autres mesures prises par la BEAC en vue de la consolidation des réserves de change, elle avait décidé de limiter le niveau de refinancement des titres publics détenus par les banques. Une décision qui a débouché sur l’effritement de la liquidité des banques et les capacités de ces dernières à financer l’économie sous régionale. Tous les pays sont affectés, mais la détérioration de la situation est encore plus forte dans des pays comme la république du Congo, la Guinée Equatoriale, le Tchad et le Gabon, apprend-on de sources proches de la BEAC
Stéphane Billé