L’Union africaine et l’ONU multiplient les déclarations en faveur de la paix et de la sécurité en Centrafrique. Mais sur le terrain, les violences se poursuivent. La Centrafrique ne manque pas d’amis. Mais sont-ils efficaces ? Cette semaine, pas moins de deux grandes institutions se sont encore penchées sur elle pour promouvoir paix et la sécurité.
Une nouvelle feuille de route
Lundi 17 juillet à Libreville, l’Union africaine a promulgué une nouvelle feuille de route pour restaurer la paix en Centrafrique. Au programme, la décentralisation, le désarmement, la justice transitionnelle ou le statut des anciens chefs d’État. Signée à la fois par la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL), les gouvernements du Tchad, de l’Angola, du Gabon et du Congo, cette démarche s’ajoute à bien d’autres.
Le 19 juin, la communauté Sant’Egidio avait annoncé, à Rome, être parvenue à un accord de paix entre les groupes armés. Mais dès le lendemain, de violents combats éclataient à Bria (Haute-Kotto, dans l’est de la RCA), faisant près d’une centaine de morts en trois jours. Sans compter les heurts et les divisions violentes qui frappent le sud-est du pays.
Un mois après l’accord de Rome, 12 des 16 provinces de la RCA sont toujours sous la coupe réglée des groupes armés. Abdou Karim Meckassoua, le président de l’Assemblée nationale, avait aussi présenté un texte censé aider le pays à trouver la paix : « Initiative parlementaire pour l’adoption d’un plan de paix. » Mais le conflit personnel qui l’oppose au président de la République Faustin-Archange Touadéra n’est pas de nature à promouvoir la paix dans le pays. Samedi 15 juillet, le camp présidentiel a même accusé le président de l’Assemblée nationale de préparer un coup d’État. On se souvient également des résolutions prises au forum de Bangui de 2015. Un forum présenté comme celui de la réconciliation et de la paix retrouvée.
Impuissance de l’ONU
Chargés de défendre les civiles, les 13 000 Casques bleus déployés en Centrafrique (Minusca) échouent à assurer la sécurité des habitants. La confiance en la Minusca est quasi nulle dans la population. Seul le contingent portugais a fait la preuve de son efficacité comme en témoignent ses actions à Bambari, ce printemps, et à Bangassou, au mois de mai.
Mardi 18 juillet, Stephen O’Brien, chef des affaires humanitaires de l’ONU, a lancé un appel à la communauté internationale afin qu’elle maintienne son soutien à la RCA, déplorant que son « Plan de réponse humanitaire » ne soit financé qu’à hauteur de 24 %.
... suite de l'article sur Autre presse