Le président de la Commission bancaire de l’Afrique centrale (COBAC), le Tchadien Abbas Mahamat Tolli, a déploré jeudi à N’Djaména la faiblesse des crédits accordés par les banques de la sous-région, soulignant qu’avec des prêts équivalant à 15% du PIB de la zone CEMAC il est quasi-impossible d’envisager un développement économique.
Img : La faiblesse des crédits bancaires plombent le développement de la CEMAC (responsable)
«Malgré son expansion rapide au cours des dernières années, le financement bancaire en faveur de l’investissement productif demeure insuffisant. Il peine à soutenir la croissance économique à un rythme suffisant pour une transformation profonde des structures économiques de nos Etats», a déclaré Abbas Tolli dans un discours prononcé à la clôture des travaux du forum sur la «Justice et Banque dans la CEMAC», ouvert la veille à N’Djaména.
Selon Abbas Tolli, par ailleurs gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (BEAC), les crédits octroyés par les banques «sont loin de hisser la CEMAC à la hauteur de ses ambitions d’émergence économique».
Cette situation se justifie, selon le président de la COBAC, par des contraintes d’ordre judiciaire qui affectent le dénouement des affaires en zone CEMAC d’une manière générale et tout particulièrement, sur le dynamisme du secteur bancaire.
Au nombre de ces entraves figurent, selon Abbas Tolli, l’incertitude sur le dénouement juridique des contrats et l’application problématique des lois et règlements au détriment des établissements de crédit.
Parmi les solutions envisagées à cette situation, il y a eu la tenue du forum « Justice et Banque » dans la CEMAC dont les organisateurs estiment qu’il servira de cadre aux professionnels des institutions financières et bancaires pour trouver des solutions aptes à améliorer le climat des affaires et, partant, le redressement de la zone Afrique centrale.
Le forum de N’Djaména a constaté l’existence de plus de 127 cas de litige opposant les établissements des crédits de micro finance et leurs clients.