BANGUI — La gouvernance est en recul dans 38 pays africains dont la République Centrafricaine qui a retrouvé la légalité constitutionnelle en mars 2016 après 3 ans de transition politique. Ce sont les conclusions d’un rapport publié la semaine dernière par la Banque Mondiale.
Les Etats ont été jugés sur la gestion économique, les politiques structurelles et les mesures d’insertion sociale. Dans 38 pays africains, la Banque Mondiale a constaté un recul de gouvernance. La République Centrafricaine fait partie des pays les moins cotés sur ces trois facteurs.
Ce rapport est publié un mois après que la Banque Centrale ait revu à la baise la croissance économique de la Centrafrique. Alors que la projection du FMI tablait sur 5,9% en 2017, ce taux de croissance qui était de 5,1% en septembre 2016, a été revu à 4,9% en juillet 2017.
Cette baisse est enregistrée au moment où le pays est en proie à un regain de violence généralisée. Depuis six mois, les groupes armés ont repris les hostilités dans le nord, l’est et le centre du pays. Quatorze des seize préfectures du pays sont à nouveau sous la coupe des groupes armés contre six au moment des élections de janvier 2016.
Cette flambée de violence, selon des sources au ministère des finances a ébranlé l’élan que le nouvel exécutif voulait insuffler en matière de gestion transparente des ressources, « vous comprenez que si la RCA n’a pas un bon classement dans le rapport que vous citez, cela est intimement lié à la situation de crise que nous traversons » confie un proche du ministre des Finances. Un autre cadre contacté tente de minimiser le rapport qui, selon lui, « ce rapport n’a pas pris en compte tous les efforts faits ces derniers mois. Ce sont juste trois petits aspects de la gouvernance qu’on ne saurait généraliser » explique ce dernier.
En Afrique Centrale, la République Centrafricaine détient la plus forte croissance économique face aux pays voisins producteurs du pétrole qui sont frappés par la chute du prix de l’or noire