Les locaux d’organisations non gouvernementales internationales ont été attaqués le week-end dernier en République centrafricaine lors de combats entre deux groupes armés. De nouvelles attaques contre les humanitaires, alors que la situation générale du pays se détériore.
La trêve n’aura pas duré : alors que la journée de lundi s’était déroulée sans heurts, Batangafo, ville centrafricaine de quelque 20 000 habitants à la frontière tchadienne, s’est embrasé le lendemain. Une réplique des violences extrêmes du week-end : pour une broutille, un vol de moto peut-être, deux groupes armés se sont affrontés samedi après-midi, provoquant des dégâts matériels importants et de nombreuses victimes parmi les civils. On déplore au moins 10 morts, des dizaines de blessés. Les locaux de plusieurs ONG ont été dévalisés, sans faire toutefois de victimes parmi les personnels. Trop souvent, les travailleurs humanitaires font les frais de ces violences récurrentes en République centrafricaine (RCA), alors que plus de la moitié de la population centrafricaine dépend directement de leur travail – d’importants dégâts collatéraux dans le chaos ambiant.
«Maintenant, c’est encore pire»
Samedi, pendant plusieurs heures, les maisons ont brûlé, une partie du camp de déplacés aussi. Les gens ont dû fuir et 15 000 personnes – plus de la moitié de la ville – se sont réfugiées dans l’enceinte de l’hôpital ou de l’église. Batanfago est presque entièrement déserté. Pour Carlos Francisco, chef de mission de Médecins sans Frontières (MSF), «la situation humanitaire ici est extrêmement grave depuis plusieurs mois. Et maintenant, c’est encore pire. Si les violences contre les civils continuent, ça va devenir catastrophique».
«Il faut désormais prendre en charge les personnes sans-abri», ajoute Carlos Francisco. Des milliers de personnes ont en effet perdu leur maison ou n’osent pas y retourner à cause des combats. La population se réfugie dans des lieux qui ne sont pas adaptés à l’accueil. Il faut construire des latrines, mettre à disposition des points d’eau potable pour éviter les épidémies et prendre en charge les blessés. Une surcharge de travail qui interfère dans les activités quotidiennes de gestion de l’hôpital local.
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